A la surface de la planète, le mois d’avril 2016 a été le plus chaud depuis le début des relevés en 1880. C’est aussi la 3è plus grosse anomalie tous mois confondus, d’après la NASA.
Avec +1,11°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, avril 2016 surpasse le précédent record établi en 2010 (+0,87°C). C’est donc une séquence très chaude qui se poursuit avec le 7è mois consécutif marqué une anomalie de plus de 1°C à la surface des terres et des mers du globe. Avant octobre 2015, jamais la NASA n’avait annoncé une anomalie de plus d’un degré. Les archives remontent à 1880.
Comme les mois précédents, les anomalies toujours très importantes autour de l’Equateur en raison du phénomène El Niño. Mais la moyenne globale est nettement inférieure à celle observée lors du duo février-mars exceptionnellement chaud (1,33°C puis 1,29°C d’après les dernières données corrigées de la NASA) avec une léger déclin à la surface des mers et avec une baisse notable des températures dans l’hémisphère nord et les régions arctiques. Dans l’hémisphère sud, en revanche, avril 2016 est marqué par la plus forte anomalie, tous mois confondus (+0,80°C, à égalité avec mars 2016). Les écarts à la moyenne observés en Antarctique sont notamment en hausse de plus de 0,8°C par rapport à janvier-mars.
Depuis le début de l’année (janvier-avril), l’anomalie est de +1,21°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, ce qui aussi un record pour la période, largement devant le 2è plus fort écart à la moyenne observé en 2015 avec +0,83°C. L’année 2016 a donc désormais toutes les chances d’établir un nouveau record après celui de 2015. Quoi qu’il en soit, 2016 éjectera 1998 du Top 10 des années les plus chaudes malgré le phénomène El Niño qui avait considérablement réchauffé la planète à l’époque. Les 10 années les plus chaudes depuis 1880 devraient donc toutes être des années post-2000 quand les chiffres officiels de 2016 auront été dévoilés.
Par rapport au début de l’ère préindustrielle (1880-1899) maintenant, l’anomalie a été de 1,37°C en avril 2016, en retrait par rapport à janvier-mars (+1,53°C). Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible.
D’après les dernières données de la réanalyse NCEP-NCAR pour le mois de mai, la température globale est encore en baisse (-0,1°C) par rapport à avril, tout en restant à un niveau élevé par rapport à la moyenne pour la saison.
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Malgré la baisse des températures en avril en arctique, il a commencé à se produire depuis fin avril un évènement incroyable: la fonte de la banquise s’est accélérée et est depuis plus de 2 semaines aussi rapide qu’en juillet une année normale! Même par rapport aux années précédentes, c’est tout à fait inédit: en 2012, année de fonte record, il avait fallut attendre début juin pour voir une telle accélération.
Dans son dernier article sur le sujet, Robert Scribbler évoque la menace d’une température proche de 0°C (voir supérieure) sur une large partie de l’arctique ces prochains jours, modèle GFS à l’appui (https://robertscribbler.com/2016/05/13/polar-heatwave-digs-in-as-arctic-sea-ice-crashes-blue-ocean-event-looking-more-and-more-likely/). Et ce, alors que de vastes étendues de glace viennent de disparaître le long des côtes du Canada, au nord-ouest du Groenland et autour du Spitzberg. Il écrit même qu’il est probable que l’océan arctique se retrouve entièrement libre de glace dès cet été, ce qui me paraît un peu prématuré. Il n’en reste pas moins que la banquise montre des signes de fragilité inquiétants, en ce printemps 2016.
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Oui, c’est vrai, c’est fou le déclin de la glace de mer en cette saison. 2012 est très loin derrière, on peut même se demander s’il n’y a pas une erreur…. D’ailleurs, il s’agit de résultats provisoires. Jusqu’à il y a 15 jours, 2007 pouvait encore soutenir la comparaison avec 2016 mais désormais l’année en cours sort des limites de ce que l’on peut envisager normalement.
Maintenant, il faudra attendre l’été pour vraiment voir si 2016 est exceptionnel car c’est à ce moment là que 2012 était complètement sorti de la variabilité habituelle.
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