Avec +0,51°C au dessus de la moyenne 1981-2010, la planète a connu le mois de juin le plus chaud des archives de la réanalyse NCEP-NCAR. Si c’est un record pour un mois de juin, les températures sont cependant en sérieuse baisse par rapport au début de l’année 2016 marqué par un phénomène El Niño exceptionnel.
La moyenne globale est à nouveau inférieure au mois de mai mais reste à un niveau encore élevé. La moyenne baisse de 0,08°C par rapport à mai 2016 pour retomber à +0,51°C, selon la réanalyse NCEP-NCAR. Depuis le début de l’année, l’anomalie moyenne est de +0,73°C au-dessus de la période 1981-2010. C’est de loin le premier semestre le plus chaud, devant 2010 avec +0,40°C.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-juillet).
Le top 10 des mois de juin les plus chauds
On peut voir ci-dessous que le mois de juin 2016 a été bien plus chaud que les mois de juin précédents, sachant que les données NCEP-NCAR remontent à 1948, avec 9 mois post 2000 dans le Top 10 :

Les anomalies régionales
Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous ci-dessous, les anomalies de températures ont été moins élevées au niveau de l’Arctique qu’en début d’année mais globalement les écarts restent nettement positifs à la surface de la planète. On note des anomalies chaudes dans l’ouest des Etats-Unis, la Russie, et la péninsule Antarctique, qui dénote sur un continent plutôt froid dans l’ensemble.

Comparaison avec les anomalies de la NASA
Si l’on veut comparer les chiffres de NCEP-NCAR avec ceux de la NASA, on peut cependant ajouter à la moyenne 1981-2010 les données historiques de la NASA (car les anomalies de NCEP-NCAR sont moins fiables à mesure que l’on remonte dans le passé). Ainsi, par rapport à la moyenne du 20è siècle, la combinaison des deux jeux de données donne comme anomalie +0,96°C en juin 2016.
Mais depuis le début de l’année, la réanalyse NCEP-NCAR donne des anomalies systématiquement plus élevées que celles de la NASA et on peut plutôt tabler sur +0,88°C pour la NASA au mois de juin. La réponse sera donnée dans une dizaine de jours mais un 0,88°C correspondrait à l’écart moyen observé avec NCEP-NCAR.
+1,15°C par rapport à l’ère préindustrielle
On peut encore remonter plus loin dans le temps en retenant comme base la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme la période préindustrielle. L’anomalie grimpe alors à +1,15°C pour juin 2016. On notera ainsi qu’après les mois de février-mars exceptionnellement chauds, on est repassé en juin nettement en-dessous du seuil de 1,5°C retenu comme l’objectif le plus ambitieux de la COP21.


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