Climat

Les vagues de froid favorisées par le déplacement du vortex polaire

Depuis une trentaine d’années, le vortex polaire arctique s’est déplacé vers le continent eurasien et s’est éloigné de l’Amérique du Nord. D’après une étude publiée dans Nature Climate Change, ce changement est étroitement lié à la perte de glace de mer, en particulier dans les mers de Barents et Kara. Ce mécanisme montre une nouvelle fois que le réchauffement de l’Arctique est susceptible de favoriser les vagues de froid sous les moyennes latitudes.

Le réchauffement de l’Arctique est deux fois plus important que le reste du globe. L’une des conséquences majeures du réchauffement des hautes latitudes est la forte réduction de la glace de mer. Et cela n’est pas sans incidence sur le système climatique : des analyses ont montré que la perte de glace de mer, en particulier dans les mers de Kara et Barents, était capable d’affaiblir le vortex polaire stratosphérique, favorisant le passage à une oscillation Arctique négative au cours des mois de janvier et février.

Polar vortex : vague de froid dans l'est des Etats-Unis le 6 janvier 2014 (Source : NASA)

Polar vortex. (Source : NASA)

Le vortex polaire  est une zone de basse pression située dans la haute atmosphère qui contient habituellement l’air Arctique autour du pôle nord. Si le vortex polaire stratosphérique a bien faibli en hiver au cours des trois dernières décennies, le débat est encore ouvert car d’autres mécanismes sont suspectés de favoriser les vagues de froid.

Une nouvelle étude, parue dans Nature Climate Change, montre que le vortex polaire ne s’est pas seulement affaibli. Pris dans son ensemble, il a également connu un changement de position en réponse au changement climatique dans l’Arctique, affirme l’auteur principal de l’article, Jiankai Zhang (université de Lanzhou, Chine).

Comme pour l’affaiblissement du vortex, le changement de position est lié à la fonte de glace de mer dans les régions de Kara et de Barents. Une couverture de neige accrue sur le continent eurasien aurait aussi contribué à ce changement.

Source : NormanEinstein.

Source : NormanEinstein.

L’analyse révèle que le changement de position du vortex induit un refroidissement sur certaines parties du continent eurasiatique, qui compense en partie le réchauffement climatique troposphérique des trois dernières décennies.

Les changements dans la position du vortex polaire peuvent avoir un impact significatif sur la relation stratosphère-troposphère et même sur la température de surface des moyennes et hautes latitudes, la pression atmosphérique au niveau de la mer et l’océan.

L’évolution de la température de surface des hautes et moyennes latitudes au cours des trois dernières décennies montre une forte asymétrie zonale avec un refroidissement sur le continent eurasien.

Dans le même temps (sur la période 1980-2015), la part du continent eurasien recouverte par le vortex polaire s’est agrandie, alors que le vortex s’est retiré de l’Amérique du Nord. Les auteurs de l’étude publiée dans Nature Climate Change  affirment que la principale explication de ce déplacement est la fonte dans les mers de Kara et de Barents.

Le flux de chaleur associé à la perte de glace de mer réchauffe la moyenne et la basse troposphère. La perturbation se propage à la stratosphère, favorisant le mouvement vers l’Eurasie.

Ces trois dernières décennies, la couverture de neige du continent eurasien en automne et en hiver a augmenté en lien avec l’amplification arctique. La fonte de l’Arctique est suspectée de favoriser des chutes de neige plus importantes en Sibérie, occupée par un anticyclone quasi-permanent. Une grosse couverture automnale de neige, en renvoyant les rayons du soleil, favorise des températures encore plus basses dans cette région et une densification de la masse d’air. L’anticyclone encore plus prononcé réchaufferait la stratosphère et affaiblirait le vortex polaire. D’où le développement d’une phase négative de l’oscillation arctique, accompagnée de vagues de froid aux Etats-Unis et dans le nord de l’Eurasie en hiver.

Les scientifiques estiment que l’impact de cette couverture de neige accrue, et les hautes pressions associées, on eu le même effet que la fonte de glace de mer sur le vortex polaire, conduisant à un déplacement vers l’Eurasie également.

2 réponses »

  1. Tiens le refroidissement à pour cause le réchauffement comme pour les glace du pole sud. C’est à cause du réchauffement que les glace du pole sud augmente. C’est à cause du réchauffement que les glaces du pole nord diminue. C’est à cause du réchauffement qu’ il y a une vague de froid en Amérique du nord. C’est à cause du réchauffement qu’ il y a une vague de froid en Europe ou en Russie. C’est à cause du réchauffement qu’ il y a une vague de froid dans le sud du japon. Quoi qu’ il arrive c’est à cause du réchauffement climatique. Ne serait on pas en train de nous enfumer ?

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    • Ce que vous constatez c’est que quel que soit le phénomène observé, le réchauffement est utilisé comme explication. Je comprends que cela puisse sembler quelque peu facile mais il faut s’intéresser aux explications plus détaillées pour comprendre les impacts du changement climatique.
      Les glaces du pôle sud ont augmenté mais il y a des causes majeures qui peuvent l’expliquer : la destruction de la couche d’ozone, le renforcement des vents qui circulent autour de l’Antarctique, la fonte des plateformes de glace.
      Quand à l’hémisphère nord, il ne s’agit pas d’un refroidissement mais de vagues de froid, liées, selon certaines études à la modification du jet stream et du vortex polaire.

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