Le mois d’avril 2017 a été le deuxième plus chaud depuis le début des relevés en 1880, selon la NASA. Le premier tiers 2017 est à +0,99°C, un an après El Niño. C’est au-dessus de la moyenne 2016 sur 12 mois.

L’anomalie est en nette baisse : -0,23°C en avril 2017 par rapport au mois de mars, d’après la NASA. Mais quand même : avec +0,88°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, avril 2017 se place au deuxième rang des mois d’avril les plus chauds, derrière 2016 (+1,06°C) et devant 2010 (+0,87°C). Les années 2016 et 2010 avaient été dopés par le phénomène El Niño alors que 2017 est marqué par des conditions neutres dans le Pacifique.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

Début 2017 juste au-dessus de la moyenne de 2016

Dans le Pacifique, les conditions sont neutres ces derniers mois mais frôlent le seuil El Niño, selon les derniers relevés. On parle d’une situation neutre quand la température de surface de la mer dans la région Nino3.4 est entre -0,5°C et +0,5°C.  Cela fait plusieurs mois que l’anomalie tourne autour de 0. En avril 2017, les températures de surface de la mer ont atteint +0,43°C. Il faudrait que ce chiffre se confirme sur au moins trois mois pour que l’on parle de conditions proches d’El Niño.

Les températures de surface de la mer dans la région Nino 3.4 ont augmenté en avril 2017 et les dernières prévisions annoncent un nouvel épisode El Niño dans le courant 2017. Pour novembre-décembre-janvier, le moment du traditionnel pic d’El Nino, la moyenne des modèles table sur +1,1°C. Un niveau loin du pic de novembre 2015 à +2,37°C.

Pour la température globale, janvier-avril 2017 est pour le moment quasiment au même niveau que la moyenne de 2016 sur 12 mois. Avec +0,99°C au premier trimestre contre +0,98°C sur 12 mois lors de l’année record de 2016. La perspective d’un nouvel El Niño laisse supposer que la moyenne pourrait rivaliser avec le niveau record de 2016. On notera que les quatre années les plus chaudes (2017 étant limitée à janvier-avril) sont dans l’ordre 2017, 2016, 2015 et 2014. Depuis les années 1970, la tendance est à un réchauffement de +0,18°C/décennie.

Ecart à la moyenne 1951-1980 (2017 sur Jan-avril). D’après les chiffres de la NASA.

Les anomalies régionales

Au mois d’avril 2017, l’hémisphère sud a été un peu moins chaud qu’en 2016 avec +0,62°C. L’hémisphère nord est à +1,14°C, à la troisième place depuis le début des relevés derrière avril 2016 (+1,40°C) et avril 2010 (+1,15°C).

On peut voir ci-dessous que les anomalies ont été inférieures à la moyenne en Antarctique, contrairement à la tendance depuis décembre 2016. L’Arctique affiche des anomalies contrastées. La chaleur est répartie de manière assez homogène sur l’ensemble du globe.

Anomalies de température pour le mois d’avril 2017. Source : NASA GISS.

+1,14°C au-dessus de la période préindustrielle

Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 1,14°C en avril 2017. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.