Au niveau global, le mois de mai 2017 a été le deuxième plus chaud depuis le début des relevés en 1880, selon la NASA. L’hémisphère sud a quand à lui battu son record de chaleur.
Avec +0,88°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, mai 2017 se place au deuxième rang des mois de mai les plus chauds sur la planète, derrière 2016 (+0,93°C) et devant 2014 (+0,87°C). Les quatre mois de mai les plus chauds depuis 1880 ont été relevés ces quatre dernières années.
2016 repasse devant 2017
Dans le Pacifique, les conditions sont neutres, tendant vers El Niño au dernier pointage du mois de mai. On parle d’une situation neutre quand la température de surface de la mer dans la région Nino3.4 (au centre du Pacifique équatorial) est entre -0,5°C et +0,5°C. Depuis le début de l’année, l’anomalie a renoué avec des valeurs positives. En mai 2017, les températures de surface de la mer ont atteint +0,64°C dans la région Nino3.4. Il faudrait que ce chiffre se confirme sur au moins trois mois pour que l’on parle de véritables conditions El Niño.
Les prévisions annonçaient un El Niño faible dans le courant 2017. Pour novembre-décembre-janvier, le moment du traditionnel pic d’El Nino, la moyenne des modèles table désormais sur +0,3°C, donc on reviendrait rapidement à des conditions neutres.
Pour la température globale, janvier-mai 2017 est pour le moment quasiment au même niveau que la moyenne de 2016 sur 12 mois. La NASA relève +0,97°C sur les cinq premiers mois de l’année contre +0,98°C sur 12 mois lors de l’année record de 2016. Avec la perspective de conditions neutres dans le Pacifique, 2017 a désormais moins de chances de dépasser 2016. On notera que les quatre années les plus chaudes (2017 étant limitée à janvier-mai) sont dans l’ordre 2016, 2017, 2015 et 2014. Depuis les années 1970, la tendance est à un réchauffement de +0,18°C/décennie.
Les anomalies régionales
Au mois de mai 2017, l’hémisphère sud a connu des températures record avec +0,89°C, devant le précédent pic de 2014 (+0,84°C). A la surface des terres de l’hémisphère sud, mai atteint même +1,29°C, surpassant le record établi en mai 2002 (+1,01°C).
L’hémisphère nord est en revanche à +0,87°C, « seulement » la 6è plus grosse anomalie depuis 1880. Fait rare, l’anomalie a été plus importante au sud qu’au nord.
On peut voir ci-dessous que les anomalies ont été largement supérieures à la moyenne en Antarctique. L’Arctique affiche des anomalies contrastées et ne tire plus autant l’hémisphère nord qu’en 2016. La chaleur est plus ou moins généralisée sur le reste du globe, sans véritables poches froides.
+1,11°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 1,11°C en mai 2017. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.
Catégories :Climat
Le réfrigérateur de l’hémisphère sud tombe en panne après celui de l’hémisphère nord… La tendance était annoncée il me semble : étés plus chauds, certes, mais hivers encore plus doux.
En revanche, je me demande si ce n’est pas la conséquence d’un rééquilibrage lié à la température montante des océans quand des courants jet subtropicaux « traversent » de manière franche l’équateur : d’un point de vue thermodynamique, peut-il y avoir un gros différentiel puis un transfert de chaleur entre les 2 hémisphères (et avec un peu de CO2) ?
J’aimeJ’aime
Les courants jet, sans traverser l’Equateur, peuvent impacter la météo des contrées très éloignées. El Nino et La Nina produisent leurs effets jusqu’aux hautes latitudes en modifiant la pression atmosphérique. Océan et atmosphère ne cessent de se modifier. Parmi les principales incertitudes on peut se demander à quel point les tropiques influencent les moyennes voire les hautes latitudes. Et à quel point les pôles en retour modifient la météo des moyennes latitudes.
Pour ce qui est des océans, il ne fait aucun doute qu’ils se sont réchauffés en profondeur. En fonction des phénomènes comme El Nino, la chaleur est relarguée ici ou là.
J’aimeJ’aime