En pleine phase La Niña, janvier 2018 a été le cinquième plus chaud depuis le début des relevés de la NASA en 1880.
Avec +0,78°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en janvier 2018 baisse de 0,13°C par rapport à décembre 2017. Les quatre derniers mois de janvier sont tous dans le top 5 des mois de janvier les plus chauds depuis 1880.

L’énorme El Niño 2015-2016 a pris fin il y a plus d’un an et demi. Depuis, le Pacifique tropical a connu deux épisodes La Niña consécutifs (anomalie de température inférieure à -0,5 °C, voir figure ci-dessous à gauche) et le phénomène actuel atteint maintenant son intensité maximale. La variabilité naturelle tire donc les températures vers le bas. Malgré cela, la température mondiale reste élevée, d’après les chiffres de la NASA. Si l’indice Nino 3.4 est retombé sous le niveau de 2013, les températures ne suivent pas ce déclin et semblent donc avoir franchi un pallier (comparer les moyennes sur 12 mois en bleu foncé à gauche et à droite).
En janvier 1998, avec l’un des épisode El Niño les plus fort de l’histoire instrumentale, l’anomalie avait été de +0,6°C. C’est 0,18°C de moins qu’en janvier 2018 avec La Niña.

Les anomalies régionales

Au mois de janvier, l’hémisphère sud est à +0,48°C, comme en décembre. En revanche, l’anomalie dans l’hémisphère nord est en baisse par rapport au mois dernier, passant de +1,32°C à +1,06°C. Les anomalies les plus remarquables sont relevées en Arctique, comme on peut le voir ci-dessous :
Anomalies zonales. Source : NASA GISS.
+1,10°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 1,10°C en janvier 2018. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.




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