Avec +0.358°C au-desssus de la moyenne 1981-2010, février 2018 est le 4e mois de février le plus chaud des archives NCEP-NCAR. L’anomalie est en hausse par rapport à janvier et reste à un niveau relativement élevé compte tenu des conditions dans le Pacifique. Des niveaux record ont été observés en Arctique.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-mars).
Le top 10 des mois de février les plus chauds
Sur les cinq mois de février les plus chauds depuis 1948, quatre ont été enregistrés après 2015. Février 2018 est le 4e plus chaud des archives malgré des conditions froides dues à La Niña dans le Pacifique. Le Pacifique était un peu moins froid en 2017 avec des conditions entre le neutre et La Niña.

L’année en cours pour le moment au 6e rang
Le bilan est vraiment très provisoire puisque l’on compare ici janvier-février 2018 à des années complètes. En raison des conditions La Niña, l’année 2018 est reléguée au 6e rang. On notera que le niveau est similaire à celui de 2010, pourtant marquée par un épisode El Niño. Les températures de surface de la mer dans la région Niño 3.4 du Pacifique devraient remonter d’ici le milieu d’année pour se diriger vers un niveau neutre.

Les anomalies régionales en février 2018
Comme en janvier, les anomalies sont très importantes en Arctique, notamment au nord des masses continentales. Au milieu du mois de février, une rupture du vortex polaire a permis à l’air froid de plonger vers le sud et à l’air chaud de se propager vers le nord jusqu’au pôle Nord. Un vortex polaire fort permet normalement d’emprisonner l’air glacial dans les régions arctiques. Mais en février, un brusque changement de température dans la stratosphère, un événement que l’on appelle réchauffement stratosphérique soudain, a perturbé le courant-jet et les conditions météorologiques naturelles, permettant à l’air froid de s’infiltrer vers le sud. Ce réchauffement stratosphérique soudain aurait atteint des valeurs record.

Au-delà de 67°C de latitude nord, l’anomalie a été de +5,14°C, du jamais vu, même lors de l’année record 2016 (+4,88°C).
Si l’on regarde encore plus au nord, entre 75 et 90°, l’anomalie atteint +7,74°C en février, battant nettement le précédent record de 2016 (+6,99°C). Depuis 1948, la tendance est de +0,93°C/décennie au-delà de 75°N en février.

+1,11°C en février 2018 par rapport à l’ère préindustrielle
On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,11°C en février 2018, donc sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).


Laisser un commentaire