Toujours sous l’influence de La Niña, le mois de mars 2018 a été le sixième plus chaud depuis le début des relevés de la NASA en 1880.
Avec +0,89°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en mars 2018 grimpe de 0,1°C par rapport à février. On est encore très loin du record de mars 2016 (+1,3°C) marqué par un phénomène El Niño majeur.

- Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.
Malgré une baisse des anomalies depuis mars 2016, on peut voir ci-dessous une forte tendance au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) :

2018 toujours derrière le trio 2015-2016-2017
Pour l’année en cours (janvier-mars), 2018 est à +0,82°C. C’est le plus haut niveau relevé avec des conditions aussi froides dans le Pacifique. Logiquement, le trio record 2015-2016-2017 est devant (pour ces années, on prend ici en compte la période janvier-décembre).
Les conditions La Niña ont pesé sur la moyenne mondiale au mois de mars, tirant les températures de l’air vers le bas. Les températures de surface de la mer sont cependant en train de remonter dans l’océan Pacifique central et oriental, ce qui pourrait se répercuter dans les températures de l’air des prochains mois. Il y a en effet un petit décalage entre les températures de surface de la mer dans le Pacifique et l’impact sur la moyenne globale. Une transition de La Niña à ENSO-neutre est probable entre avril et mai, d’après le dernier bulletin de la NOAA.
Pour la fin d’année, les modèles tablent sur une situation neutre voir un petit El Niño. Certains modèles prédisent qu’un El Niño pourrait se développer plus tard cette année, auquel cas 2019 pourrait être une année très chaude, d’après la NASA. Les données historiques ne plaident cependant pas pour l’apparition de deux El Niño forts à seulement trois années d’intervalle. D’un autre côté, « le réchauffement climatique anthropique peut changer l’histoire », prévient la NASA.

Les anomalies régionales
Le mois de mars a été encore assez frais en Europe et à l’est du continent. Après des anomalies négatives importantes en février, l’anomalie est en hausse en Amérique du Nord. La région arctique revient à des anomalies positives moins spectaculaires que le mois dernier est cette fois c’est l’Antarctique et l’Asie qui tirent la moyenne vers le haut.

+1,13°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 1,13°C en mars 2018. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.





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