Le mois de février 2019 a été le troisième plus chaud depuis le début des relevés de la NASA en 1880.  

Avec +0,92°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en février 2019 est en légère hausse par rapport à janvier (+0,87°C).  Depuis 1880, seuls les mois de février 2016 et 2017 ont été plus chauds.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

Pour le mois de février, sur les 100 dernières années, le rythme du réchauffement est de +0,11°C/décennie. Sur les 20 dernières années (depuis 1999), on note une accélération à +0,19°C/décennie. On peut voir ci-dessous la tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 5 ans (courbe rouge) :

Anomalies par rapport à 1951-1980. Source : NASA GISS.

2019 pour le moment à la 3è place

Pour l’année en cours (janvier-février), 2019 est à +0,895°C, quasiment au même niveau que 2017 et juste derrière le record de 2016. A noter que l’on compare ici janvier-février 2019 à des années complètes (sur 12 mois) pour le reste de l’archive. 

Il y a encore de grandes incertitudes quand à l’évolution de l’actuel épisode El Niño tardif, pour le moment de faible à modéré. Certains modèles tablent sur la poursuite des conditions El Niño dans la seconde partie de 2019, d’autres anticipent un retour à des conditions neutres.

D’après le modèle NCEP CFSV2, les conditions plutôt chaudes actuelles dans le Pacifique conduiront à un pic de la température globale dans les prochains mois.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

Les anomalies régionales

En février, les anomalies de température observées sont globalement élevées, à l’exception d’une zone froide tombant à – 6 à – 8°C par rapport à la moyenne de 1951-1980 dans l’ouest du Canada et le nord-ouest / centre-nord des États-Unis.

En revanche des anomalies de 8 à 12°C supérieures à celles de 1951 à 1980 ont été observées dans certaines régions du nord de l’Eurasie, en Alaska et dans l’Arctique. Très chaud également en Antarctique.

Anomalies de température pour le mois de février 2019. Source : NASA GISS.

+1,19°C au-dessus de la période préindustrielle

Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat.

Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de +1,19°C en février 2019.

Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.