Le mois d’août 2019 a été marqué par la 2e plus grosse anomalie des relevés de la NASA remontant à 1880. Cela conclut la période juin-juillet-août la plus chaude de l’histoire instrumentale, devant 2016.
Avec +0,90°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en août 2019 est en baisse par rapport à juillet (+0,94°C). Le mois d’août 2019 n’en reste pas moins le 2e plus chaud des annales. Fait assez remarquable, depuis 1880, les 6 mois d’août les plus chauds ont été observés ces 6 dernières années.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.
En outre, l’anomalie n’avait jamais été aussi élevée sur juin-juillet-août, avec une moyenne de +0,92°C, devant le précédent record de 2016 (+0,89°C).
Les derniers chiffres de la NASA confirment les données satellitaires de RSS et celles des réanalyses ERA5 (ECMWF-Copernicus) et NCEP-NCAR, qui placent août 2019 à la 2e ou la 3e place. Pour ERA5, le trimestre juin-juillet-août est également le plus chaud des archives.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.
A noter que les anomalies mensuelles sont régulièrement révisées rétrospectivement car des données qui étaient jusqu’alors indisponibles sont prises en compte. Des changements dans les méthodes de calcul peuvent aussi modifier légèrement les chiffres sans affecter de manière significative le classement des mois les plus chauds.
Pour le mois d’août, sur les 100 dernières années, le rythme du réchauffement est de +0,10°C/décennie. Sur les 20 dernières années (depuis 1999), on note une accélération à +0,24°C/décennie. On peut voir ci-dessous la tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) :
2019 toujours à la 2è place
Pour l’année en cours (janvier-août), 2019 se situe à +0,97°C, juste derrière le record de 2016 (+1,02°C) et devant 2017 (+0,93°C). A noter que l’on compare ici janvier-août 2019 à des années complètes (sur 12 mois) pour le reste de l’archive.
Cette année a été marquée par un épisode El Niño de faible intensité, suivi d’une transition vers une phase ENSO neutre.
Les anomalies régionales
En août, les anomalies de température observées sont à la 2e place des archives pour l’hémisphère nord et à la 6e place pour l’hémisphère sud. Le refroidissement s’est poursuivi dans les Tropiques avec la phase ENSO neutre.
Des anomalies positives ont été relevées pour l’Arctique et l’Antarctique, sans atteindre les niveaux plus exceptionnels signalés par la réanalyse NCEP-NCAR.
+1,15°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1920, une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat.
Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que se sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1920, l’anomalie a été de +1,15°C en août 2019.
Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible.
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MERCI !
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2019 est bien partie pour être la 2ème année la plus chaude, derrière 2016. Ce n’est pas une surprise. Hélas!
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