Octobre 2019 frôle le record établi lors de l’avènement du phénomène El Niño extrême de 2015. C’est un record de chaleur pour l’hémisphère nord.
Avec +1,04°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en octobre 2019 est la 2e plus élevée des annales, d’après la NASA. Les anomalies sont surtout importantes dans l’hémisphère nord, qui n’a jamais été aussi chaud en octobre.
De leur côté, les réanalyses ERA5 et NCEP-NCAR placent octobre 2019 respectivement à la 1ère et la 2è place des archives. D’après les données satellitaires RSS, l’anomalie relevée en octobre 2019 est la 3e plus élevée depuis le début des mesures.
Une fois de plus, le haut du classement est dominé par la période récente. Depuis 1880, les 5 mois d’octobre les plus chauds ont été observés ces 5 dernières années.

Pour le mois d’octobre, sur les 100 dernières années, le rythme du réchauffement est de +0,093°C/décennie. Sur les 20 dernières années (depuis 1999), on note une accélération à +0,29°C/décennie. On peut voir ci-dessous la tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) :

2019 terminera probablement à la 2è place
Pour l’année en cours (janvier-octobre), 2019 se situe à +0,97°C, à mi-chemin entre le record de 2016 (+1,02°C) et 2017 (+0,92°C). A noter que l’on compare ici janvier-octobre 2019 à des années complètes (sur 12 mois) pour le reste de l’archive. Les positions du trio d’années les plus chaudes ont désormais peu de chances de changer d’ici la fin de l’année.
Cette année a été marquée par un épisode El Niño de faible intensité mais la série d’anomalies élevées se poursuit malgré la transition vers une phase ENSO neutre et un cycle solaire proche du minimum.

Les anomalies régionales
En octobre, l’anomalie observée dans l’hémisphère nord est à niveau record (+1,34°C), topant le précédent maximum observé en 2015 (+1,30°C). L’hémisphère sud enregistre sa 3e plus grosse anomalie. Les températures des régions tropicales se sont stabilisées ces trois derniers mois.
Par rapport au mois de septembre, les anomalies ont encore grimpé dans l’Arctique, atteignant +10°C dans certaines régions. De l’autre côté, l’Antarctique affiche des anomalies nettement positives mais plus contrastées.

+1,27°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1920, une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat.
Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que se sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1920, l’anomalie a été de +1,27°C en octobre 2019.
Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible.

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