Avec +0,626°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de février 2020 est le 3e plus chaud des archives NCEP-NCAR. L’année 2020 se situe pour le moment dans la lignée de la moyenne 2019.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-mars).
Le top 10 des mois de février les plus chauds
Avec +0,626°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de février 2020 est le 3e plus chaud des annales NCEP-NCAR qui remontent à 1948. L’anomalie de température mondiale est en légère hausse par rapport à janvier 2020 et dans la lignée de l’année 2019.

Top 10 des mois de février les plus chauds depuis 1948 (anomalies par rapport à 1981-2010). D’après NCEP-NCAR.
On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en février avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. La tendance est de +0,119°C par décennie depuis 1948, avec une accélération sur les 20 dernières années à +0,25°C.
L’année 2020 à une provisoire deuxième place
Dans ce classement provisoire, les deux premiers mois de 2020 sont comparés à des années pleines. 2020 se situe pour le moment à la deuxième place des années les plus chaudes, sachant que le record de 2016 est en partie dû à un El Niño.

Top 10 des années les plus chaudes depuis 1948. Anomalies par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR.
Les anomalies régionales en février 2020
L’anomalie dans l’hémisphère nord (+0,89°C) est la 2e plus élevée des archives avec une grand région eurasienne anormalement chaude. L’hémisphère sud enregistre la 4e anomalie la plus importante depuis 1948. Dans les deux hémisphères, le record est toujours détenu par février 2016, mois marqué par l’anomalie la plus exceptionnelle de l’ère instrumentale.
Des conditions ENSO neutres prévalent actuellement dans le Pacifique, d’après la NOAA. Les températures de surface de la mer équatoriale sont proches de la moyenne dans l’océan Pacifique et la circulation atmosphérique tropicale est généralement compatible avec des conditions ENSO-neutre. Cette situation devrait perdurer jusqu’au printemps 2020 dans l’hémisphère Nord (~ 60% chance), voire se poursuivre jusqu’à l’été 2020 (~ 50% de chance).
+1,375°C en février 2020 par rapport à l’ère préindustrielle
On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,375°C en février 2020, donc légèrement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).
Catégories :Climat
Bonjour Johan,
Selon NCEP-NCAR: En janvier 2020, la température mondiale moyenne s’élevait +1,376°C par rapport à l’ère préindustrielle. Selon la NASA, elle s’élevait à +1,5°C.
Selon NCEP-NCAR: En février 2020, la température mondiale moyenne s’élevait +1,375°C par rapport à l’ère préindustrielle.
J’ai bien hâte de lire ce que la NASA va établir comme moyenne de température mondiale pour février, mais on peut déjà logiquement penser qu’elle sera aussi de +1,5°C, ce qui fera 2 mois consécutifs à +1,5°C, correspondant à l’objectif le plus ambitieux de la COP 21.
Les conditions ENSO étant neutres depuis le début de l’année, je m’interroge sur la possibilité d’une accélération du réchauffement planétaire depuis le début de l’année en raison de la libération massive de CO2 dans l’atmosphère pendant les feux de forêts récents d’Australie et d’Amazonie ?
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Pas que, peut-être que la baisse d’activité chinoise actuelle, et si elle se poursuit, pourait également avoir un impact même si davantage régional à très court terme, en raison de ses émissions d’aérosols ( -> éclaircissement).
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Il y aura aussi l’effet du passage de la flotte marchande mondiale à l’usage du diesel en lieu et place du mazout depuis le 1er janvier.
https://www.connaissancedesenergies.org/transport-maritime-la-nouvelle-reglementation-de-2020-en-questions-190404-0
Si ça pouvait permettre de réduire un peu l’incertitude sur le rôle refroidissant des aérosols…
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Ce qui m’inquiète le plus, c’est cette grande masse d’air chaud qui empêche le permafrost de se stabiliser. Le coronavirus n’est rien à côté de ce qui pourrait être relâché (ce n’est qu’une impression). Bref, les années à venir risquent d’être folkloriques.
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L’année 2020 démarre bien plus fort que l’année 2019, dont les mois de janvier et février avait été relativement plus frais que les mois suivants. Si l’anomalie actuelle se poursuivait, 2020 serait à peu près à mi chemin entre 2016 et 2019 d’après NCEP.
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Je note que les estimations de température par satellite indiquent une très forte hausse en février 2020, dans la continuité de ces deux dernières années, au point qu’UAH donne février 2020 au même niveau que le pic de 1998, jusque là dépassé seulement par le pic de 2016. Même chose pour RSS, avec février 2020 un peu au-dessus du pic de 1998.
HadCRUT et GISS ne donnent pas encore la valeur pour février, mais janvier 2020 n’est là aussi surpassé que par le pic de 2016
À part ça, Courtillot prétend encore actuellement que la température est constante depuis 20 ans. Voilà qui me rappelle étrangement la mauvaise foi de Phil et Ninja.
https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/le-role-determinant-du-soleil-sur-le-climat-de-la-planete-109382
Par contre, c’est le calme plat côté activité cyclonique, y compris dans l’hémisphère sud qui pourrait avoir une saison peu active, au final (http://tropical.atmos.colostate.edu/Realtime/index.php?loc=southernhemisphere ).
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Pour les satellites RSS, février 2020 est effectivement au-dessus de février 1998, et même assez nettement, comme on peut le voir ci-dessous avec une carte d’anomalie montrant la différence entre les deux mois :

Clairement, le Pacifique, sans El Nino, est beaucoup plus froid en février 2020, ce qui donne un avantage certain à 1998. Malgré cela, la différence de température globale est de +0,286°C entre les deux mois.
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