Cette page présente un bilan des archives du mois d’août issues de six organismes mesurant la température de surface ou de la basse troposphère au niveau global : NASA GISTEMP, NOAA MLOST, NCEP-NCAR, ERA5, RSS, UAH. Ces archives utilisent normalement des périodes de référence et des méthodes distinctes. Les séries sont ici rapportées à la même période 1981-2010 et équitablement représentées selon leur source de récolte des données (thermomètres, réanalyses, satellites).
Les bilans de NASA, NOAA, NCEP-NCAR, UAH, RSS et ERA5 pour le mois d’août sont désormais tous disponibles. Comme en juillet, RSS annonce un nouveau record de chaleur. La NOAA a enregistré son 2e mois d’août le plus chaud. NCEP-NCAR place seulement le mois d’août à la 11e place.

Anomalies de température mondiale en août 2020 par rapport à 1981-2010. Source des données : NASA, NOAA, NCEP, ERA5, RSS, UAH.
- Les données de la NASA et de la NOAA sont recueillies par un réseau mondial de stations météorologiques, de navires et de bouées. Ce réseau mesure la température de l’air au-dessus des terres et la température de surface de la mer.
- Les réanalyses atmosphériques NCEP-NCAR et ERA5 utilisent une gamme d’observations plus large, notamment des données de stations météo et satellitaires combinées à un modèle de prévision météorologique, pour produire une analyse de la température globale complète. ERA5 représente la plus avancée des dernières générations de réanalyses.
- Les données satellites RSS TLT et UAH TLT ne mesurent pas directement la température à la surface du sol, mais interprètent la température de la basse troposphère (les 5 premiers kilomètres). Des sondeurs récupèrent les profils de température verticaux de l’atmosphère en mesurant l’émission thermique de molécules d’oxygène à différentes fréquences.
Pour août 2020, l’anomalie moyenne calculée avec les données NASA-NOAA-NCEP-ERA5-RSS-UAH, s’élève à +0,463°C au-dessus de la période 1981-2010. Il s’agit ainsi du 4e mois d’août le plus chaud depuis le début des relevés, si l’on fait la moyenne de ces six séries. Le graphique ci-dessous représente le Top 10 de la moyenne NASA-NOAA-NCEP-ERA5-RSS-UAH :

Température mondiale calculée à partir des données NASA-NOAA-NCEP-NCAR, ERA5, RSS et UAH, relativement à la période 1981-2010.
Catégories :Climat
À noter qu’hier, la France a connu sa journée la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de septembre, devant le 4 septembre 1949: https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/chaleur-la-france-navait-jamais-eu-aussi-chaud-en-septembre
Aujourd’hui, Lille vient de battre nettement son record de chaleur mensuel avec 35,1°C, 2°C de plus que le précédent record. D’autres villes du nord sont sûrement concernées: https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/mois-de-septembre/lille-lesquin/07015.html (voir en bas de la page).
À l’échelle du pays, il me semble désormais inévitable que septembre soit à nouveau un mois chaud, ce qui portera la série d’anomalies positives à 16 mois consécutifs (par rapport à la période 1981-2010, pas l’ère pré-industrielle!!!). Un record, là aussi.
J’aimeJ’aime
En plus on a probablement mieux en terme de tempêtes, cyclones, ouragans et même médicane en peu de temps. On a du choix en ce moment, après les trois typhons Bavi, Maysak et Haishen en l’espace d’une semaine qui ont touché japon et Corée.
J’aimeJ’aime
Oui, 4 tempêtes simultanées dans l’Atlantique nord c’est peu fréquent. Le système orageux méditerranéen évolue en ce moment sur des eaux à 27°C, il a donc toute l’énergie nécessaire pour se développer; j’ignore en revanche si le cisaillement des vents est favorable ou non…
J’aimeJ’aime
Pour la 2ème fois seulement depuis qu’on recense les tempêtes tropicales dans l’Atlantique nord, il a fallu passer à l’alphabet grec pour les nommer, tant elles sont nombreuses cette année. Et la tempête Alpha n’est pas apparue n’importe où: à une centaine de kilomètre au large de Lisbonne. C’est assez surréaliste…
http://www.tropicalstormrisk.com/
J’aimeJ’aime
Pas de lien direct avec ce billet, mais une interrogation, si vous voulez bien y répondre, Johan (sinon, tant pis!). Dans mon quotidien régional favori (Le Dauphiné, pour ne pas le citer) de ce jour, un titre en Une: « Enfin un hiver normal? ». En Der, un papier faisant état des « prévisions » de « spécialistes » (ou se prétendant tels) n’hésitant pas à se lancer dans des prospectives pour les six mois à venir. Verdict (en résumé): froid (« peut-être pas du niveau des années 1960 »!) et neige jusqu’en plaine en janvier, février voire mars. Les prévisions beaucoup plus prudentes et mesurées -arguments à la clé- de Météo France (qui de plus se limitent à trois mois) sont qualifiées de « litotes ». Qu’en pensez-vous? Je suis personnellement toujours abasourdi par ces « météorologues » qui ont deux saisons d’avance. Mais peut-être n’ai-je rien compris. D’avance, merci!
J’aimeJ’aime
L’article du Dauphiné est réservé aux abonnés. Je ne sais donc pas de quels spécialistes il s’agit. Des prospectives pour six mois semblent très (trop) ambitieuses, surtout si c’est au niveau local. Météo France annonce en tout cas plus doux que la moyenne pour septembre-octobre-novembre (https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/previsions-saisonnieres-les-3-mois-venir-sannoncent-encore-plus). Les modèles de pointe du Met Office ont l’air de tabler sur un hiver dans la moyenne (https://www.metoffice.gov.uk/research/climate/seasonal-to-decadal/gpc-outlooks/glob-seas-prob). Le modèle NCEP CFSV2 mise sur un hiver un peu plus chaud que la normale en Europe. La perspective d’un El Nino ou d’une La Nina peut laisser augurer d’une tendance globale… Mais il me semble très compliqué de faire des prévisions locales à plus de trois mois…
J’aimeJ’aime
Même à un mois, les prévisions de Météo France ou de Météoconsult me paraissent encore bancales. De mémoire, il n’était pas prévu que l’hiver 2019-2020 serait historiquement doux, ni que l’été 2020 serait très chaud. Je ne parle même pas des évènements plus « ponctuels »: en juin 2019 comme en juin 2020, Lachainemeteo jugeait peu probable la survenue de canicules pendant l’été… Résultat, deux canicules historiquement intenses en 2019 et une canicule sévère en 2020. Alors à six mois, l’exercice paraît vain. Peut-être que ce sera possible dans quelques décennies, avec des calculateurs plus puissants.
J’aimeJ’aime
Avec l’expression toute consacrée de l’effet papillon. 🙂
Ce genre de prévision me rappelle furieusement les tendances qui étaient parfois fournies, mois par mois. sur les calendriers de la Poste.
J’aimeJ’aime