Avec +0,583°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de novembre 2020 est le 3e plus chaud des archives NCEP-NCAR.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA et la NOAA qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-décembre).
Le top 10 des mois de novembre les plus chauds
Avec +0,583°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de novembre 2020 est le 3e plus chaud des annales NCEP-NCAR, derrière 2015 et 2016. L’anomalie de température mondiale est en hausse par rapport à octobre 2020 (+0,48°C).

NCEP-NCAR affiche un biais froid depuis fin 2019. Un bilan global des archives sera présenté sur ce blog à mesure que tomberont les données des autres séries.
Les donnés satellitaires UAH pour novembre ont également été publiées. Elles montrent une anomalie de +0,53°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, la 2e plus élevée des archives pour un mois de novembre. UAH est l’archive qui affiche la tendance au réchauffement la moins nette (par rapport à la NASA, NOAA, RSS, ERA5…).
D’après le chercheur finlandais Mika Rantanen, un compte-rendu provisoire tiré des données journalières de la réanalyse ERA5 de dernière génération montre que la période du 1er au 25 novembre 2020 est la plus chaude des annales. Etant donné que NCEP et UAH n’affichent pas ces derniers mois les anomalies les plus élevées, on peut supposer, avec ces données préliminaires d’ERA5, que les autres agences (NOAA, NASA, RSS, Berkeley Earth) devraient placer le mois de novembre parmi les plus chauds, si ce n’est le plus chaud des archives.
On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en novembre pour NCEP-NCAR avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. Les mois de novembre se réchauffent au rythme de +0,121°C depuis 1948 avec une accélération à +0,223°C sur les 20 dernières années.

L’année 2020 à la quatrième place
Dans ce classement provisoire, les onze premiers mois de 2020 sont comparés à des années pleines. 2020 se situe pour le moment à la quatrième place des années les plus chaudes, sachant que le record de 2016 est en partie dû à un El Niño extrême. L’année 2019 a été marquée aussi par un petit El Niño.

Les anomalies régionales en novembre 2020
Les températures des régions tropicales restent stables par rapport à octobre et les anomalies relevées par NCEP-NCAR sont à nouveau contrastées entre les deux hémisphères. L’hémisphère nord affiche la 2e anomalie des annales avec +0,943°C au-dessus de la période 1981-2010 tandis que l’hémisphère sud affiche +0,221°C, à la 13e place des archives seulement. L’Arctique flirte avec l’anomalie record de 2016 avec +4,28°C.
Des conditions La Niña sont actuellement présentes. D’après la NOAA, il y a 95% de chances pour que La Niña persiste au cours janvier-mars et 65% de chances pour qu’elle se maintienne au printemps.

+1,207°C en novembre 2020 par rapport à l’ère préindustrielle
On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,207°C en novembre 2020, sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).


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