Une canicule exceptionnelle vient de toucher l’ouest canadien et le nord-ouest des Etats-Unis en cette fin juin 2021. De nombreux records de chaleur ont été battus, voire pulvérisés par endroits.
Sur une période de quatre jours, du 26 au 29 juin, les températures ont grimpé à plus de 40 degrés en de nombreux endroits du nord-ouest des Etats-Unis et de l’ouest canadien. Certains records ont été battus de près de 6 degrés. La vague de chaleur a atteint son paroxysme le mardi 29 juin, avec 49.6°C à Lytton, où le record du Canada a été battu de près de 5 degrés.

Global Modeling and Assimilation Office de la NASA GSFC.
Quelques jours plus tôt, c’est le sud-ouest des Etats-Unis qui avait traversé une période caniculaire. Au coeur du mois de juin, des records de température maximale sont tombés dans sept Etats de l’ouest américain. Le 15 juin, la température à Salt Lake City (Utah) a égalé avec 42°C le plus haut historique de la ville tous mois confondus. La ville de Palm Springs, en Californie, a affiché 50.6°C le 17 juin, égalant le record établi en août 1993 et en juillet 1995. Dans l’Arizona, la ville de Phoenix a atteint au moins 46 degrés six jours d’affilée, une série inédite.

Les prévisions des modèles météo avaient bien anticipé que les régions situées plus au nord allaient à leur tour connaître des valeurs extrêmes fin juin. Les anomalies observées se sont avérées encore plus exceptionnelles que dans le sud-ouest.
La fournaise a commencé vendredi dernier dans le nord-ouest des Etats-Unis et l’ouest du Canada. Les températures n’ont depuis cessé de grimper les trois jours suivants. Dans des proportions stupéfiantes, car ces régions ne sont pas les plus connues pour ce type d’extrêmes.
Dimanche, les températures observées en Colombie-Britannique (Canada) ont atteint des niveaux record, qui ont encore été dépassés par endroits lundi et mardi. A Lytton, le record national du Canada (45 °C en 1937) a été battu trois jours de suite avec 46,6 °C dimanche, 47,9 °C lundi et 49,6 °C mardi. C’est la température la plus élevée jamais relevée au-dessus du 50°Nord. Un record désormais plus élevé que celui de Las Vegas. La température maximale moyenne dans cette région du Canada est pourtant d’environ 24°C en juin.

Plus au sud, les Etats de l’Oregon et de Washington, aux USA, ont connu également une série de records.
Dans l’Oregon, dès dimanche, des records absolus ont été battus : 43.3°C à Portland City (précédent record : 41.7°C) ; 44.4°C à Portland-airport (précédent record 41.7°C), 45°C à Salem (précédent record : 42.2°C ). Lundi, ces maximales ont encore été améliorées avec 45.6°C à Portland City ; 46.7°C à Portland-airport, 47.2°C à Salem. Mardi, le record de chaleur de l’Etat de l’Oregon a été battu à Hermiston avec 47.8°C.
Dans l’Etat de Washington, la ville de Seattle a battu également son record absolu. Lundi 28, la température a atteint 42.2°C à l’aéroport de Seattle-Tacoma (précédent record : 39.4°C le 29 juillet 2009). Record également pour Seattle City le 28 juin avec 41.7°C (précédent record : 40.6°C). Seattle a connu trois jours consécutifs à plus de 38°C, du jamais vu.
La chaleur a même atteint la côte pacifique de l’Etat de Washington. Quillayute a atteint 43.3°C, battant de 6.1°C son ancien record absolu (37.2°C en août 1981).
Les causes de ce type d’événement météorologique peuvent être multiples. Le phénomène le plus évident est la formation d’un système de haute pression qui a atteint un niveau véritablement exceptionnel. Un ciel sans nuages, l’ensoleillement et l’air descendant qui agit par compression ont contribué à la formation d’une masse d’air extrêmement chaude. C’est ce que l’on appelle un dôme de chaleur, expression qui a largement circulé ces derniers jours. La pression exceptionnellement élevée à l’intérieur des terres et une basse pression près de la côte ont créé un flux d’air d’est en ouest, aidant à éloigner l’air frais.
La configuration topographique a également joué un rôle. Les vents descendus des montagnes (les Cascades) vers des villes comme Seattle et Portland ont favorisé le réchauffement.

Pour produire une telle vague de chaleur, il a donc fallu des conditions météo particulières mais une telle intensité n’aurait sans doute pas été possible sans le changement climatique. La météo s’ajoute tout simplement sur une tendance de fond au réchauffement. Par ailleurs, certains scientifiques estiment que le changement climatique favorise les ondulations du jet stream et les configurations stationnaires susceptibles de contribuer à des vagues de chaleur plus intenses. C’est un sujet actif de recherche qui ne fait pour le moment pas consensus.




Répondre à Ghtuz Annuler la réponse.