Climat

Canicule : de nombreux records absolus de chaleur

De nombreux records absolus de chaleur ont été battus ce lundi dans l’ouest du pays, parfois dans les grandes largeurs. La chaleur se décale vers l’est du pays, qui devrait connaître des températures très élevées dans la journée de mardi.

La vague de chaleur qui sévit en France depuis le 12 juillet a bien atteint son pic ce lundi 18 juillet avec de très fortes chaleurs sur les départements du Sud-Ouest et de la façade atlantique. Les températures doivent chuter mardi sur l’Ouest. En revanche, les fortes chaleurs s’étendent vers la moitié est du pays.

D’après Météo France, la vague de chaleur à l’échelle nationale pourrait durer une quinzaine de jours au total car des vigilances canicule sont susceptibles de persister dans le sud du pays, particulièrement autour de la vallée du Rhône.

Le tableau ci-dessous montre quelques-uns des nombreux records de chaleur absolus (tous mois confondus) qui ont été établis ce lundi 18 juillet 2022 (données de Météo France et de Meteociel). Ce tableau présente les principales stations mais il faut bien noter que de nombreux autres records ont été battus si l’on se réfère aux stations du réseau secondaire. La colonne de droite montre l’écart entre la température maximale relevée le 18 juillet et le précédent record.

Certains records à battre étaient d’ailleurs récents puisqu’ils remontaient à la canicule de juin 2022. C’est notamment le cas de Biscarrosse (Landes), avec les 42,6°C qui effacent les 41,7°C du 18 juin 2022. De nombreux anciens records dataient de 2003 et de 2019 mais certains tenaient depuis 1949. Dinard, Lannion, Vannes, Caen, Saint-Nazaire, Cholet, La Roche-sur-Yon ont dépassé la barre des 40°C pour la première fois.

Ploudalmezeau (29) a pulvérisé son tout récent record du 17 juillet 2022 par un écart incroyable de 5,7°C. Brest (29) a atteint 39,3°C, soit un écart de 4,1°C par rapport à son vieux record de 1949. On a ainsi vu plusieurs stations avec d’anciens records à ~35°C flirter avec les 40°C.

StationTémperatureRecord absoluDate record absoluEcart/record
Biscarrosse (40)42,641,718/06/20220,9
Cazaux (33)42,44204/08/20030,4
Nantes (44)4240,312/07/19491,7
La Rochelle – Aerodrome (17)41,740,527/06/20191,2
La Roche-sur-Yon (85)41,538,827/06/20192,7
Rochefort Saint-Agnant (17)41,440,618/06/20220,8
Cholet (49)41,239,123/07/20192,1
Saintes (17)41,14112/07/19490,1
Niort (79)4140,118/06/20220,9
Saint-Nazaire (44)40,938,409/08/20032,5
Angers (49)40,740,723/07/20190
Rennes (35)40,540,123/07/20190,4
Lanmeur (29)40,33619/07/20164,3
Vannes-Séné (56)40,238,309/08/20031,9
Caen (14)40,139,725/07/20190,4
Lannion (22)4035,819/07/20164,2
Dinard (35)4039,405/08/20030,6
Saint-Brieuc (22)39,738,105/08/20031,6
Brest (29)39,335,212/07/19494,1
Landivisiau (29)39,335,309/08/20034
Pointe de Chassiron (17)39,135,904/08/20033,2
Ploudalmezeau (29)38,73317/07/20225,7
Limoges (87)38,237,923/07/20190,3
Cap de la Hève (76)38,238,125/07/20190,1
Ile de Groix (56)3835,629/06/19762,4
Lanveoc (29)37,33512/07/19492,3
Ile d’Yeu – Saint-Sauveur (85)35,935,817/07/20220,1
Ouessant (29)31,529,304/08/20032,2

La configuration météo a évidemment permis la survenue de cette vague de chaleur, avec des hautes pressions qui ont favorisé en début de semaine dernière un réchauffement progressif de la masse d’air par effet de compression. Une dépression d’altitude située au large de la péninsule ibérique s’est dirigée vers le golfe de Gascogne, favorisant la remontée d’air particulièrement chaud, et a contribué à l’intensification de la vague de chaleur.

Il n’en reste pas moins que les valeurs observées dans l’Ouest après les épisodes récents de juin et juillet 2019, puis juin 2022, ne laissent guère de doute sur le rôle qu’a le réchauffement climatique dans la multiplication d’événements aussi intenses. Peut-on se contenter d’invoquer le contexte météorologique et prendre cette canicule comme un phénomène isolé ? On peut entendre ici ou là qu’une vague de chaleur comme celle qui touche la France actuellement est tout à fait normale parce que « c’est l’été »… Rappelons quelques éléments de contexte :

  • Les canicules sont plus fréquentes en France, comme l’illustre la survenue de deux épisodes en un demi-été (une canicule a déjà été observée à la mi-juin). D’après Météo France, l’occurrence de vagues de chaleur en France, qui était en moyenne d’un été tous les 5 ans avant 1989, est devenue annuelle depuis l’an 2000. Alors que la France connaissait en moyenne 1,7 jours de vagues de chaleur par an avant 1989, elle en a subi 7,95 jours par an depuis 2000 et à 9,4 sur la dernière décennie.
  • L’année 2022 en cours est à ce jour la plus chaude jamais observée en France. Sur la période allant du 1er janvier au 18 juillet 2022, la température moyenne atteint 13,26°C, devant 2020, 2007, 2017 et 2018 (source Infoclimat).
(1/01 → 18/07)   202213.26°C
(1/01 → 18/07)   202013.22°C
(1/01 → 18/07)   200713.1°C
(1/01 → 18/07)   201712.93°C
(1/01 → 18/07)   201812.85°C
Indicateur thermique national du 1er janvier au 18 juillet 2022. Source : Infoclimat
  • La température globale en 2022 devrait figurer parmi les cinq plus élevées depuis les début des relevés, si l’on se réfère aux chiffres de la NASA ou de ERA5. Ci-dessous, le graphique de la NASA montre en noir les valeurs annuelles par rapport à la moyenne 1951-1980 et en rouge le lissage sur 10 ans.
Température globale par rapport à 1951-1980. Source : NASA

Catégories :Climat

12 réponses »

  1. Vous faites tout un cinéma sur un point précis du globe : la france , voir le nord de la france. Pourquoi pas la baignoire du voisin ? Sur la carte mondiale on voit des disparités mais au global …… + 0.2 °C au niveau du globe.

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  2. gthuz , excellent : » global climat  » devient « local meteo ».
    +0.2°C c’est ça le global. Le reste sont des particularités meteo.
    La france et nos petites personnes ne sont pas le monde .

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    • Pour l’année en cours, la température globale est actuellement à la 5e place environ depuis le début des relevés, d’après la NASA et ERA5. C’est donc une année particulièrement chaude, ce qui est d’autant plus significatif que la variabilité naturelle est défavorable. Pour ce qui est des extrêmes relevés en France, ils sont clairement significatifs. Et pour une raison très simple : les anomalies de ce type se produisent en plusieurs points du globe. Je reviendrai sur ce point un autre jour mais il apparaît très clairement que les extrêmes chauds sont nettement plus nombreux que les extrêmes froids à un instant T.
      Par ailleurs, la carte de Climate Reanalyzer que vous évoquez utilise le modèle de prévision GFS.
      Ce type de modèle n’est pas spécialement fait pour estimer la température globale mais permettent d’étudier la météo.
      Le site de Climate Reanalyzer lui-même met en garde contre l’utilisation des données qu’il publie :
      « The daily temperature anomaly values shown on these maps reflect current weather patterns, and therefore global and regional means can vary significantly from day-to-day and week-to-week. Climate trends should only be inferred from long-term datasets. »
      Et oui, Climate Reanalyzer déconseille d’utiliser ses données pour évaluer la tendance de température globale à long terme.
      Pour le long terme, Climate Reanalyzer utilise la réanalyse NCEP CFSV2, qui obtient en outre de piètres résultats si on le compare aux relevés au sol et à la réanalyse ERA5.

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    • « +0.2°C c’est ça le global »: global pour une journée, oui. Vous remplacez un évènement ponctuel dans l’espace mais durable dans le temps (les canicules et records de chaleur en France depuis 3 mois) par un évènement global dans l’espace mais ponctuel dans le temps. Je crois que vous n’avez toujours pas compris la différence entre climat et météo, en fait. En outre, +0,2°C, c’est par rapport à la moyenne 1979-2000, une période déjà nettement plus chaude que le début du XXème siècle. Et c’est une réanalyse faite avec des modèles (vous croyez aux modèles quand ça vous arrange?): c’est forcément moins précis qu’un bilan définitif qui s’appuie directement sur les mesures de température, même si ça donne une idée de l’évolution en temps réel.

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  3. Pour finir sur le caractère local que vous imputez à la vague de chaleur en France, j’ajouterai que le record absolu de chaleur a été battu aussi en Angleterre (Avec les premiers 40°C de sa longue archive météo), au Pays de Galles, en Ecosse, au Danemark, plusieurs records absolus locaux battus en Allemagne. Les Etats-Unis, l’Asie centrale connaissent aussi des vagues de chaleur… Le Japon vient de connaître une canicule invraisemblable… Bref, la France est loin d’être un cas isolé.

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  4. vendredi 17 juin 2022
    Records de froid en Amérique du Sud !
    Records de froid dans toute l’Amérique du Sud qui entame sa saison hivernale avec des températures anormalement glaciales !
    Des gelées terribles en début de saison persistent dans toute l’Amérique du Sud, alors que l’air antarctique se déplace exceptionnellement vers le nord.

    Un record de -12,1°C a été observé lundi à la Quiaca, dans le nord de l’Argentine; et des relevés inférieures à -10°C ont été notées dans les hautes terres boliviennes, à El Alto et Potosi AP, par exemple ; tandis que le -5.1°C subi à Nueva Asuncion a abattu un record national au Paraguay pour la première moitié de juin.

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