La France connaît un nouvel épisode de chaleur remarquable en cette seconde moitié d’octobre. Le mois devrait se solder par l’anomalie la plus élevée depuis le début des relevés.
Octobre 2022 sera très probablement le plus chaud en France depuis le début des mesures. La température du 1er au 29 octobre s’élève à 17,1°C, assez nettement au-dessus du précédent maximum (16,45°C du 1er au 29 octobre 2001). Il y a peu de chances de voir la température passer sour le niveau de 2001 au final.
Cette deuxième moitié d’octobre représente un énième pic au cours d’une année 2022 marquée par un nombre aberrant d’épisodes de chaleur.
Les anomalies observées en octobre figurent parmi les plus élevées depuis le début de l’année. D’après l’indicateur thermique national (Infoclimat), le 28 octobre a été marqué par la 2e anomalie de 2022, juste derrière celle du 18 juin.
L’épisode est aussi remarquable par sa durée, avec une anomalie proche de 6°C du 16 au 29 octobre. Il n’a jamais fait aussi chaud lors d’une seconde moitié d’octobre… On est quasiment 2°C au-dessus du précédent record sur la période.
Plusieurs localités ont battu leur record de chaleur pour un mois d’octobre, ce qui est d’autant plus remarquable lors d’une seconde quinzaine. Parmi les records battus, on peut citer Figari, avec 32,5 °C le 23 octobre. Bordeaux a enregistré le 16 octobre dernier les 30 °C les plus tardifs de l’histoire de la station.
Cet épisode de chaleur concerne aussi les nuits, avec des nuits tropicales (température minimale de plus de 20 °C) observées dans le sud du pays. Plusieurs records de températures minimales ont été enregistrés, d’après Météo France.
L’indicateur thermique national du 27 au 29 octobre 2022 surpasse les précédents pic observées sur ces journées. Les classements ci-dessous montrent le top 5 historique des anomalies pour chacune des trois journées.
27-oct | Temp | Anom |
2022 | 18,7 | 6,7 |
2005 | 17,86 | 5,86 |
2006 | 17,75 | 5,75 |
1995 | 17,53 | 5,53 |
1987 | 16,74 | 4,74 |
28-oct | Temp | Anom |
2022 | 19,46 | 7,56 |
2005 | 17,45 | 5,55 |
2006 | 16,96 | 5,06 |
1954 | 16,91 | 5,01 |
1995 | 16,49 | 4,59 |
29-oct | Temp | Anom |
2022 | 18,92 | 7,12 |
2005 | 18,03 | 6,23 |
2006 | 16,46 | 4,66 |
1968 | 16,44 | 4,64 |
2001 | 15,27 | 3,47 |
Cette chaleur record pour un mois d’octobre est due à la présence d’une vaste zone dépressionnaire sur l’Atlantique qui fait remonter l’air chaud de la péninsule ibérique sur la France.
Mais il est difficile d’ignorer le contexte du réchauffement climatique. La période janvier-septembre était déjà la plus chaude des archives. Le mois d’octobre va encore charger ce bilan. L’indicateur thermique national est à un niveau record pour la période du 1er janvier au 29 octobre 2022, avec une anomalie de +1,9°C par rapport à la moyenne 1981-2010. L’année en cours relègue 2020 à 0,5°C. La période récente se distingue nettement du reste de l’archive, les années post-2010 trustant le haut du classement.
(1/01 → 29/10) 2022 | 15.66°C |
(1/01 → 29/10) 2020 | 15.16°C |
(1/01 → 29/10) 2018 | 15.1°C |
(1/01 → 29/10) 2014 | 14.75°C |
(1/01 → 29/10) 2019 | 14.74°C |
(1/01 → 29/10) 2017 | 14.73°C |
(1/01 → 29/10) 2003 | 14.72°C |
(1/01 → 29/10) 1990 | 14.55°C |
(1/01 → 29/10) 2011 | 14.54°C |
Catégories :Climat
Quel pourrait avoir été le rôle tenu dans cette anomalie par la colossale injection de vapeur d’eau dans l’atmosphère survenue en début d’année lors de l’éruption sous-marine du volcan Honda Tonga en plein pacifique ?
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L’un des lecteurs de ce blog, spécialiste des volcans, initiales C.G., pourrait vous donner un avis éclairé.
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Une injection de vapeur d’eau dans l’atmosphère, quelle qu’en soit l’origine et l’importance, n’a aucun rôle sur l’effet de serre. En effet, l’atmosphère ne peut contenir qu’un certain volume de vapeur d’eau; au delà, l’eau se condense sous forme de nuage et retombe sous forme de précipitations. Même en admettant que ce volcan émette une quantité de vapeur d’eau non négligeable par rapport à l’évaporation naturelle totale, tout ce que ça ferait, c’est augmenter les pluies.
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Bonjour, je suis le CG en question! Le rôle joué par l’éruption du volcan Hunga Tonga et la masse de vapeur d’eau qui s’est élevée dans l’atmosphère n’est pas connu. Etant donné que le réchauffement d’octobre n’est pas uniforme sur la planète, il n’est pas évident que le phénomène ait joué un rôle important. Je pense qu’il faut surtout se placer dans la vision globale du réchauffement climatique pour justifier le dernier pic de chaleur.
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La vapeur d’eau injectée dans la stratosphère par l’éruption du volcan sous-marin n’aura pas d’impact similaire à celui des forçage des GES anthropiques. L’effet se dissipera, ce qui n’est pas le cas des GES. Vu l’ampleur sans précédent de cette éruption, la vapeur d’eau supplémentaire aura quand même sans doute un petit effet de réchauffement qui durera apparemment quelques années, d’après les scientifiques. D’un autre côté, la perte d’ozone liée à la vapeur d’eau pourrait avoir l’effet inverse.
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Cette année, on aura vraiment eu 6 mois d’été au sud du pays. Tmax supérieure à 25°C de mai à octobre, canicules à répétition de juin à août et sécheresse sévère. Chez moi, le niveau des nappes est encore en baisse ces dernières semaines et au plus bas de l’année. À Albi, si la fin d’année est dans les normes, 2022 sera plus chaude de 1°C que le précédent record datant de 2020…
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