Climat

Le CO2 a conduit la fonte simultanée des glaciers il y a 18 000 ans

Le réexamen des débris rocheux de 195 moraines disséminées sur la planète a permis à des scientifiques américains de préciser les causes du retrait des glaciers des moyennes et des basses latitudes entre – 18 000 et – 11 000 ans. Le rôle des différents facteurs comme le CO2 et l’insolation a déjà fait l’objet de nombreuses recherches. D’après la nouvelle étude, la fonte quasi simultanée a été conduite principalement par le CO2, même si au niveau régional d’autres facteurs ont aussi joué, expliquant les subtilités dans les différents scénarios de retrait glaciaire à travers le globe.

La fonte des glaciers est à un niveau sans précédent en ce début du 21è siècle et cela sur toute la planète. La cause en est très probablement l’augmentation de la teneur de l’atmosphère en CO2. La fonte des glaciers survenue lors de la dernière déglaciation, entamée il y a environ 20 000 ans, est en revanche plus difficile à analyser. Une nouvelle étude publiée dans Nature communications apporte des précisions très éclairantes sur le scénario de ce retrait glaciaire massif.

On savait déjà que l’élévation de l’insolation des hautes latitudes de l’hémisphère nord, il y 21 000 ans, avait certainement été l’élément déclenchant de la déglaciation. L’ensoleillement a en effet augmenté avant l’élévation du CO2 atmosphérique et c’est ce qui a déstabilisé dans un premier temps la calotte de glace de l’hémisphère nord. Les causes exactes des variations locales des glaciers situés plus au sud (moyennes et basses latitudes) n’ont cependant pas été clairement établies et on ne savait pas s’il y avait eu une vraie synchronisation de la fonte à travers le globe.

Il est cependant possible de dater la fonte des glaciers grâce aux mesures d’exposition des roches aux rayons cosmiques. Des chercheurs du Boston College et de l’université d’Oregon State ont affiné les calculs pour des débris rocheux de 195 moraines réparties à la surface du globe. Avec l’aide d’un modèle climatique, l’équipe emmenée par Jeremy Shakun et Peter Clark a pu déterminer comment les variations régionales différaient en fonction des facteurs  impliqués. Par exemple, l’insolation a joué un rôle majeur au début de la fonte dans l’ouest des Etats-Unis. La circulation océanique explique une grande part de la variabilité dans l’hémisphère sud. Mais dans l’ensemble, le forçage qui domine, et qui pèse fortement sur tous les glaciers, est sans conteste le CO2.

Il faut noter que ce scénario ne concerne pas la fonte de l’immense calotte de glace de l’hémisphère nord qui a commencé avant. Comme on l’a déjà dit, c’est avec l’ensoleillement lié à la position de la Terre par rapport au soleil que cette fonte a commencé vers -21 000. Ce réchauffement des hautes latitudes aurait d’une manière ou d’une autre provoqué une fonte glaciaire dans l’hémisphère nord. Vers – 19 000, l’afflux d’eau douce qui s’en est suivi aurait ensuite provoqué un ralentissement de la circulation océanique car l’eau salée est un élément essentiel de la formation des eaux profondes. Avec un tel ralentissement, l’hémisphère nord aurait été coupé des eaux chaudes venant du sud tandis que l‘hémisphère sud se réchauffait, d’où un largage de CO2 dans l’atmosphère vers -18 000. Le gaz à effet de serre, dont l’impact est global, aurait alors réchauffé uniformément la planète, faisant fondre les glaciers des moyennes et des basses latitudes, comme l’explique l’étude de Shakun et Clark.

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