Mai 2016 a été le mois de mai le plus chaud depuis le début des relevés en 1880, selon la NASA. Les anomalies de température à la surface du globe sont cependant en net recul par rapport au pic du début 2016.
Avec +0,93°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, mai 2016 dépasse le précédent record établi en 2014 (+0,86°C). Après 7 mois consécutif marqués par une anomalie de plus de 1°C à la surface des terres et des mers du globe, on retombe enfin en dessous de ce seuil symbolique.

Bien qu’à un niveau record pour un mois de mai, la température mondiale chute de 0,4°C par rapport à l’anomalie stupéfiante de février 2016 (+1,33°C). Les effets d’El Niño se sont nettement estompés. Actuellement, les conditions ENSO sont neutres dans le Pacifique, d’après le dernier bulletin de la NOAA. Les températures à la surface de la mer sont proches de la moyenne dans l’est et le centre-est du Pacifique équatorial. La Niña devrait se développer d’ici la fin de l’année avec 75% de chances pour que l’événement se manifeste d’ici l’hiver 2016-17.

Depuis le début de l’année (janvier-mai), l’anomalie est de +1,15°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, ce qui est encore 0,3°C au-dessus de tout ce que l’on avait pu voir jusqu’à présent. L’année 2016 a toujours de grandes chances d’établir un nouveau record après celui de 2015, année qui s’était soldée par une anomalie moyenne de +0,86°C.
Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 1,16°C en mai 2016. Cela porte la moyenne janvier-mai à +1,42°C au-dessus du climat préindustriel. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Avec La Niña, l’anomalie globale devrait rentrer dans le rang en 2017 et s’éloigner davantage des 1,5°C mais il ne faut pas s’attendre à une nouvelle période de pause décennale comme au début des années 2000. Le début du 21è siècle avait connu un réchauffement moins rapide après le gros phénomène El Niño de 1997-98.
Pourquoi ? Parce que le Pacifique était alors entré dans une phase « froide ». Il s’avère que des chercheurs du NCAR de Boulder viennent de montrer que le Pacifique était en cours de transition vers une phase chaude. El Niño est un phénomène conjoncturel qui se produit sur fond de variations similaires mais de longue durée (c’est l’Interdecadal Pacific Oscillation). Le rythme du réchauffement devrait donc accélérer d’ici 2022. Sur la période 2013-2022, Gerald Meehl et ses collègues du NCAR prévoient un réchauffement moyen de +0,22°C par décennie.


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