Climat

Le risque de pluies torrentielles augmenté par le réchauffement aux Etats-Unis

À la fin du siècle, la fréquence des orages d’été porteurs de pluies diluviennes pourrait augmenter de plus de 400% dans certaines régions des États-Unis – notamment sur la côte du Golfe du Mexique, la côte Atlantique et le Sud-Ouest – selon une nouvelle étude menée par des scientifiques du Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR).

Outre une fréquence plus importante des précipitations extrêmes, l’étude montre grâce à un modèle haute résolution que l’intensité de ces événements risque d’augmenter de 70% dans certaines zones des Etats-Unis.

L’augmentation des précipitations extrêmes est l’un des effets escomptés du changement climatique, car une atmosphère plus chaude peut contenir plus d’eau et cette humidité supplémentaire peut être libérée lors d’événements de fortes précipitations à court terme. D’ici la fin du siècle, les précipitations devraient augmenter globalement à la surface de la planète.

En fait, une augmentation de l’intensité des précipitations a déjà été mesurée aux États-Unis et est supposée se poursuivre sur ce rythme de 7% par degré celcius. Cependant, les modèles climatiques ne sont généralement pas en mesure de simuler ces averses en raison de leur résolution grossière, ce qui rend difficile l’évaluation des changements futurs.

Pour cette nouvelle étude publiée dans Nature Climate Change, les scientifiques ont utilisé une résolution de 4 kilomètres, assez fine pour simuler les systèmes convectifs et mesurer les intensités de précipitations sur une heure. Les simulations, qui ont nécessité une année de travail, ont été effectuées au NCAR-Wyoming Supercomputing Center.

Grâce aux simulations, les chercheurs ont tenté de déterminer comment les phénomènes intenses qui se sont produits entre 2000 et 2013 évolueraient s’ils avaient lieu dans un climat plus chaud de 5°C – l’augmentation de la température attendue d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre continuent sans relâche .

Crédit : Andreas Prein.

Crédit : Andreas Prein.

Il s’agit d’une manière simplifiée de comparer le climat actuel et futur. Elle ne reflète pas les changements possibles des trajectoires des tempêtes et des systèmes météorologiques associés au changement climatique. L’avantage, cependant, est que les scientifiques peuvent isoler plus facilement l’impact de la chaleur supplémentaire et de l’humidité.

L’étude montre que le nombre d’événements convectifs produisant des précipitations extrêmes devrait augmenter dans tout le pays en été, même s’il y aura des différences importantes au niveau régional. Le Midwest, par exemple, verra une augmentation de zéro à environ 100%. Mais la côte du Golfe du Mexique, l’Alabama, la Louisiane, le Texas, le Nouveau Mexique, l’Arizona et le Mexique verraient tous des augmentations allant de 200% à plus de 400%.

L’étude révèle également que l’intensité des précipitations extrêmes en été pourrait augmenter dans presque tout le pays, certaines régions, y compris le nord-est et certaines parties du sud-ouest, enregistrant des hausses particulièrement importantes, parfois supérieures à 70%.

Un résultat surprenant de l’étude est que les averses extrêmes augmenteront également dans les secteurs qui deviennent plus secs en moyenne, particulièrement dans le Midwest. En fait, les précipitations modérées, qui sont la principale source d’humidité dans cette région pendant l’été, devraient diminuer de façon significative tandis que les événements extrêmes augmenteront en fréquence et en intensité. Ce passage des précipitations modérées à intenses augmente le potentiel d’inondations et de glissements de terrain et peut avoir des impacts négatifs sur l’agriculture.

 

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