Climat

NCEP : record de chaleur sur l’année 2016

La planète a connu en 2016 son deuxième mois de décembre le plus chaud depuis le début des mesures NCEP-NCAR. On retiendra surtout que l’année 2016 atteint un niveau record, très loin devant une année 2015 pourtant exceptionnelle.

Avec +0,476°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de décembre 2016 se classe au deuxième rang des mois de décembre les plus chauds. Certes, le dernier mois de l’année arrive loin derrière décembre 2015 (+0,71°C) et l’anomalie chute par rapport à novembre 2016 (+0,65°C). Mais on rappellera que la fin d’année 2015 avait été dopée par le phénomène El Niño alors que les conditions sont actuellement neutres (tirant vers La Niña) dans le Pacifique. A noter que l’année 2016 termine en trombe : le pic mensuel a été établi le 31 décembre avec +0,734°C.

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-janvier).

Le top 10 des mois de décembre les plus chauds

On peut voir ci-dessous que les deux derniers mois de décembre se distinguent du reste de l’archive NCEP-NCAR remontant à 1948. Décembre 2014 se classe à la 6è place, ce qui semble indiquer qu’un pallier a été franchi ces dernières années.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Record de chaleur en 2016

Avec un début d’année marqué par les plus fortes anomalies tous mois confondus, la moyenne sur l’ensemble de l’année 2016 reste à niveau extrêmement élevé : +0,67°C au-dessus de la période 1981-2010. C’est de loin l’année la plus chaude des archives. Etonnant quand on sait que le record de 2015 (+0,46°C), avait déjà marqué un bond en avant. Les dix années les plus chaudes depuis 1948 ont toutes été enregistrées au XXIè siècle. Par ailleurs, les données UAH tirées des satellites montrent également qu’un record de chaleur a été battu en 2016. Jusqu’à présent, les satellites étaient régulièrement mis en avant pour contester l’ampleur du réchauffement récent.  Mais dans le TOP 5 d’UAH, on trouve désormais dans l’ordre : 2016, 1998, 2010, 2015. 2002. Une prévision récente du Met Office indique en outre que 2017 devrait être à peu près au niveau de 2015 et se classer dans le top 3 des archives, derrière 2016.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales

On observe des températures assez élevées dans les régions polaires (Arctique et Antarctique), comme en novembre et en octobre. Il fait toujours très froid en Sibérie, prise en sandwich entre la Scandinavie, l’Arctique et une partie de l’Asie, des régions marquées par des anomalies chaudes. Le Pacifique tropical est bien plus froid qu’en décembre 2015, marqué par l’un des phénomène El Niño les plus importants depuis une centaine d’années.

Anomalies de température en décembre 2016 (source : NCEP-NCAR).

Anomalies de température en décembre 2016 (source : NCEP-NCAR).

+1,31°C en 2016 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,09°C en décembre 2016. Sur l’année 2016, l’anomalie est de +1,31°C, légèrement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C). Voici un graphique montrant les données mensuelles NCEP-NCAR couplées à celles de la NASA (pour remonter plus loin dans le temps car NCEP commence en 1948) :

pre-ncep-decembre-2016

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