La température mondiale devrait rester encore très élevée en 2017 après une année 2016 record, selon le Met Office. Les dernières prévisions de l’agence britannique, indiquent que l’anomalie se situerait entre 0,63°C et 0,87°C au-dessus de la moyenne 1961-1990 avec une prévision centrale de +0,75°C.
En 2016 (sur la période janvier-octobre), la température observée par le Met Office est pour le moment à un niveau record de +0,816°C au-dessus de la moyenne 1961-1990. L’année 2017 se situerait légèrement sous ce niveau avec +0,75°C, si l’on en croit les prévisions du nouveau super ordinateur de l’agence météo britannique.

Les 10 années les plus chaudes depuis 1850 par rapport à la période 1961-1990. Pour 2016, il s’agit de la période janvier-octobre uniquement. Pour 2017, il s’agit de la prévision centrale du Met Office.
Contrairement aux rapports du GIEC, les projections du Met Office sont basées sur l’état réel du climat au moment où elles sont réalisées. Elles donc plus réalistes. En outre, la référence utilisée, la période 1961-1990, ne doit pas tromper. Elle est relativement récente par rapport aux données auxquelles sont habitués ceux qui suivent les rapports de la NASA et la NOAA. Par rapport à la moyenne du XXè siècle, période de référence de la NOAA, l’anomalie atteindrait 0,84°C en 2017, contre 0,906°C en 2016.
La fourchette haute placerait 2017 à 0,96°C par rapport à la moyenne du XXè siècle, donc au-dessus du record de 2016. La fourchette basse, avec 0,72°C, ferait de 2017 la troisième année la plus chaude depuis 1850, date du début des observations du Met Office.
La prévision britannique semble crédible compte-tenu de la poursuite du réchauffement imputable aux gaz à effet de serre et des conditions actuellement en vigueur dans le Pacifique. Les effets d’El Niño se sont fait sentir en 2015 et en 2016, ce qui explique en partie les précédents records.
Les prévisions sont encore très incertaines pour le Pacifique en 2017. Le Met Office prévoit des conditions plus chaudes dans le Pacifique central et oriental que les autres agences dédiées à l’étude du climat. On sait qu’El Niño et La Niña peuvent avoir un impact majeur sur le climat mondial. Le professeur Chris Folland, du Met Office, a estimé que qu’en 2016 El Niño avait contribué à hauteur de 0,2°C à l’élévation des températures.
Pour les années 2016 à 2020, le Met Office avait prévu en février dernier une anomalie globale entre +0,70°C et +1,19°C par rapport à la moyenne du XXè siècle. En moyenne, la température serait donc de +0,94°C environ sur 2016-2020. Sur la période 2016-2020, les modèles prévisionnels suggèrent un réchauffement supplémentaire à la surface des terres, et au niveau des hautes latitudes de l’hémisphère nord. Des conditions plus fraîches pourraient prévaloir dans l’océan Austral et dans l’Atlantique nord.

Température mondiale par rapport à la moyenne du XXè siècle entre 1850 et 2017 (prévision). D’après : Met Office.
Le Met Office précise que sa prévision ne peut prendre pas en compte des phénomènes aléatoires comme les éruptions volcaniques (qui pourraient éventuellement refroidir le climat).
Quelle crédibilité accorder aux chiffres du Met Office ? Chaque année, depuis 2000, le Met Office publie des prévisions pour la température mondiale. Depuis cette date, les observations ne sont jamais sorties de la fourchette prévue.
Les observations se situent généralement dans la moyenne de la fourchette de prévision depuis 2012. La prévision centrale a été quasiment réalisée en 2012, 2013 et 2014. En 2015, l’intensité d’El Niño a peut-être un peu surpris et la prévision centrale de 0,64°C est nettement dépassée avec 0,73°C. En 2016, le Met Office a vu beaucoup plus haut avec +0,84°C. Sur janvier-octobre, le Met Office a observé +0,816°C.
Au final, on retiendra que 2017 s’annonce particulièrement chaude mais moins que 2016. On pourrait se situer aux alentours de 2015, qui avait été marquée par un record de chaleur.
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