Début mai 2017, un changement important a été observé sur la faille de la plateforme de glace Larsen C. Cette plateforme est la quatrième plus grande de l’Antarctique avec une surface de presque 50 000 km². La faille qui la traverse est l’un des phénomènes les plus suivis ces derniers mois car un iceberg de 5 000 km² (environ la taille d’un département français comme les Ardennes ou les Bouches-du-Rhône) menace de s’en détacher.
Depuis 2010, la taille du rift a augmenté d’une centaine de kilomètres et s’étend désormais sur 175 km, de sorte que l’iceberg ne reste plus attaché que par 20 km de glace.
La fissure géante n’a pas avancé ces dernières semaines mais une nouvelle branche s’est formée 10 km derrière la précédente, en direction de la mer. C’est le premier changement significatif observé sur la faille depuis février 2017, rapportent les scientifiques du projet britannique MIDAS qui étudient les effets du changement climatique sur la plateforme.
L’hiver s’installe en Antarctique et l’observation visuelle directe devient extrêmement difficile. Les observations de la faille sont basées sur l’interférométrie des satellites Sentinel-1 de l’ESA. Bien que la longueur de la faille ait peu évolué depuis février, elle s’est considérablement élargie, à des taux supérieurs à un mètre par jour. Cet élargissement s’est sensiblement aggravé depuis le développement de la nouvelle branche.
Lorsqu’elle larguera l’iceberg, la plate-forme de glace de Larsen C perdra environ 10% de sa surface pour laisser le front de glace à sa position la plus reculée jamais enregistrée. Cet événement changera fondamentalement le paysage de la péninsule antarctique, selon les scientifiques du projet MIDAS.
La nouvelle configuration risque en effet d’être moins stable qu’avant la faille. Larsen C pourrait alors connaître le même destin de Larsen B, qui s’est désintégrée en février 2002 suite à un événement de vêlage provoqué par une faille. La zone concernée occupait une surface plus grande que celle du Luxembourg, soit la moitié de celle qui nous inquiète aujourd’hui (qui elle-même n’est qu’une partie de Larsen C).
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Un petit complément pour expliquer rapidement les différentes vitesses de propagation de la faille dans le temps (et également l’apparition de ce bras) :
http://blogs.agu.org/geospace/2017/05/08/bands-extra-tough-ice-slow-cracks-antarcticas-larsen-c-ice-shelf/
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Une autre plateforme, pas très loin, sous surveillance et pas en meilleure santé (qui nous a valu un bel iceberg comme le A38 en 1998) :
https://www.sciencedaily.com/releases/2017/05/170511095035.htm
Au vu de la chaleur que les océans ont absorbés même en profondeur depuis des années (grossièrement, la quantité en joules sera-t-elle suffisante pour faire tout fondre ?), il semblerai pratiquement acquis chez les glaciologues et les océnaographes là-bas que la fonte totale de l’Antarctique soit amorcée et sans retour arrière ; l’eau plus chaud en surface adoucira irrémédiablement l’air sur terre, comme l’océan Atlantique sur les côtes ouest européennes durant l’hiver.
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Observation de 2 zones de vêlage dans le rift:
http://www.projectmidas.org/blog/reacts-to-rift/
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Un autre indice qui pourrait acter le réchauffement depuis 5 décenies : la croissance de la mousse.
http://news.nationalgeographic.com/2017/05/antarctica-green-climate-moss-environment/
J’ai retrouvé un bouquin intéressant dans ma bibliothèque, il date de 1982 : ISBN 2-7308-0042-5 , page 146 où commence toute une partie de l’évolution du climat. Très visionnaire… un simple graphique montrait déjà une courbe exponentielle avec 380ppm de CO2 pour l’an 2000 (p.172), soit une erreur de 5 ans, seuil atteint en 2005.
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Et cette nouvelle branche a pris le relai, elle biffurque vers la mer de Wedell en suivant une bande de suture:
http://www.climatecentral.org/news/larsen-c-iceberg-breaking-off-21498
Il n’y en a probablement plus pour très longtemps.
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