Climat

Température mondiale : +0,46°C en février 2019

Avec +0,465°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de février 2019 est le 3e plus chaud des archives NCEP-NCAR. 

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-mars).

Le top 10 des mois de février les plus chauds

Avec +0,465°C au-dessus de la moyenne 1981-2010,  le mois de février 2019 est le 3e plus chaud des annales NCEP-NCAR qui remontent à 1948. L’anomalie de température mondiale est en hausse par rapport à janvier 2019 (+0,34°C).

Top 10 des mois de février les plus chauds depuis 1948. D’après NCEP-NCAR.

On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en février avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. La tendance est de +0,115°C par décennie depuis le début de l’archive, avec une accélération sur les 20 dernières années à +0,167°C.

Anomalies de température mondiale en février par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR.

2019 vers une hausse de la température globale ? 

Dans ce classement très provisoire, les deux premiers mois de 2019 sont comparés à des années pleines. Avec le petit El Niño qui a tout juste été officiellement annoncé, la température globale pourrait grimper dans les mois à venir. Le passé montre que le décalage entre le pic d’El Niño et celui de la température globale est d’environ trois mois. 2019 est pour le moment dans la lignée 2018. Le modèle de prévision NCEP CFSv2 table sur une véritable hausse des températures pour l’été 2019.

Top 10 des années les plus chaudes depuis 1948. D’après NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales en février 2019

Les anomalies grimpent au niveau des Tropiques mais aussi dans les régions polaires (Antarctique et Arctique).

En début d’année, un réchauffement stratosphérique soudain a provoqué l’éclatement du vortex polaire avec une importante vague de froid sur le Midwest et Nord-est des USA. Le réchauffement stratosphérique soudain peut perturber les températures des moyennes latitudes sur près de deux mois. L’Amérique du Nord a connu en février des anomalies négatives encore plus prononcées qu’en janvier.

L’Europe a en revanche connu des températures exceptionnelles pour la saison, de la France à l’est du continent. Un exemple : l’Estonie, dont la moyenne de long-terme en journée est de -4,4°C en février. Un nouveau record a été établi en février 2019 avec +1,1°C.

D’après Météo France, un épisode exceptionnel de douceur a touché la France et la plupart des pays de l’ouest de l’Europe à la fin du mois. Entre le 26 et le 28 février 2019, de nombreuses villes ont battu leur record de température maximale pour un mois de février.

Mardi 26 :

  • Suède : 16.7 °C à Karlshamn (Götaland) (ancien record de février : 16.5 °C le 18 février 1961 à Västervik)
  • Danemark : record mensuel national danois au moins égalé (15.8 °C à Copenhague le 25 février 1990)
  • Angleterre et Royaume-Uni : 21.2 °C à Kew Gardens (à l’ouest de Londres)
  • Pays-de-Galles : 20.8 °C à Porthmadog (Premiers 20 °C atteints au Royaume -Uni sur la période)

Mercredi 27 :

  • Belgique : 22,4 °C à Liège (Angleur)
  • Pays-Bas : 20.5 °C à Arcen, dans l’est du pays, battant les 20.4 °C du 24 février 1990 à Oost-Maarland (sud Limbourg)
  • Luxembourg : températures relevées supérieures à 20,0 °C sur le réseau secondaire (ancien record 20,0 °C)

Nombreux records mensuels en Irlande, Espagne (Galice), Norvège, Croatie, …

Jeudi 28 :

  • Slovaquie : 20.6 °C à Hurbanovo (ancien record : 20.3 °C à Bratislava le 22 février 2016)
  • Autriche : 24.2 °C à Güssing et à Deutschlandsberg (ancien record de février : 23.6 °C à Bruck an der Mur le 29 février 1960)

Carte d’anomalies pour le mois de février 2019. D’après NCEP-NCAR.

+1,21°C en février 2019 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,12°C en février 2018, donc sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).

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8 réponses »

  1. Bonjour Johan,

    Je suis quelque peu étonné par votre article. Lorsque je regarde les anomalies NCEP/NCAR que vous archivez sous l’onglet « température mondiale actuelle », je vois les valeurs suivantes:

    janvier 2018: +0,276°C par rapport à la moyenne 1981-2018 et janvier 2019: +0,343°C
    février 2018: +0,358°C et février 2019: +0,465°C

    Du coup, comment se fait-il que NCEP/NCAR donne 2019 au même niveau que 2018, alors que les deux 1er mois de 2019 sont données plus chauds que les 2 1er mois de 2018?

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  2. Salut Johan,
    La moyenne des températures élevées des deux premières journées de mars 2019 est à +1,534°C au-dessus de l’ère préindustrielle. El Nino en serait-il la cause, selon vous ?

    Anomalies journalières de température mars 2019 :
    01/03/2019 : +0,802°C au-dessus de la moyenne 1981-2010
    02/03/2019 : +0,804°C

    Moyenne globale du 1er au 2 mars 2019 :
    +0,803°C au-dessus de la moyenne 1981-2010
    +1,303°C au-dessus de la moyenne du 20è siècle (avec les données historiques de la NASA)
    +1,534°C au-dessus de l’ère préindustrielle (avec les données historiques de la NASA)

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    • Bonjour Jacques,
      Les anomalies sont effectivement en forte hausse ces derniers temps. Sur mars, la moyenne très élevée n’est cependant pas encore trop significative, car il n’y a que deux jours. Une légère baisse pourrait intervenir dans les prochains jours mais il me semble, sans avoir lu de déclaration scientifique sur le sujet, qu’El Nino soit pour partie en cause. D’après K. Trenberth, il y a un décalage de trois mois entre le pic d’El Nino et celui de la température globale. Ce Nino me semble un peu particulier mais les derniers chiffres actualisés montrent que les températures de surface de la mer dans la région Nino 3.4 ont bien grimpé en fin d’année et finalement dépassé 1°C en octobre 2018. Les chiffres d’outgoing longwave radiation sont en baisse depuis janvier et surtout février, signe que l’atmosphère a réagi. Donc il doit y avoir un impact sur la température globale. Sur 12 mois, El Nino peut doper la moyenne globale de 0,2°C quand c’est un événement majeur.

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  3. vous devriez savoir qu’un phénomène climatique n »a rien à voir avec le changement climatique qui donne lieu à une tendance sur au minimum 30 ans

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