Climat

Température mondiale : bilan d’ERA5 pour janvier

Avec +0,434°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de janvier 2021 est le 6e plus chaud des archives ERA5.

Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA et la NOAA qui ne sont pas faites avant le milieu du mois.

Carte d’anomalies pour le mois de janvier 2021. Source : ERA5

Les bilans d’ERA5 remplacent sur ce site ceux de NCEP-NCAR, un outil de première génération (1996) qui souffrait de la comparaison sur le plan technique. ERA5 est un produit de dernière génération qui présente une résolution supérieure (horizontale, verticale et temporelle).

Avec +0,434°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de janvier 2021 est le 6e plus chaud des annales ERA5.

Top 10 des mois de novembre les plus chauds depuis 1948 (anomalies par rapport à 1981-2010). D’après ERA5.

Les cinq mois de janvier qui précèdent 2021 dans ce classement ont été marqués par des conditions plus chaudes dans la région Niño 3.4 du Pacifique, qui rythme le climat mondial à court terme, avec un impact maximum lors de l’hiver boréal. On peut voir ci-dessous les températures de surface de la mer, typiques des événements La Niña en janvier 2021. Ce sont les plus basses dans cette région depuis 2011-2012, où la température globale au mois de janvier était tombée à +0,1°C et +0,025°C, contre +0,434°C en janvier 2021.

Anomalies de température de surface de la mer dans la région Pacifique Niño 3.4. Source : NOAA.

La température climatologique moyenne mondiale pour la période préindustrielle est supposée inférieure de 0,63°C à la moyenne de 1981-2010. C’est ce qui est suggéré dans le rapport du GIEC « Réchauffement de la planète de 1,5 ° C », qui estime à 0,63°C ( ± 0,06 ° C) la différence de température moyenne annuelle entre les périodes 1981-2010 et 1850-1900. Le graphique ci-dessous présentent la température mensuelle par rapport à la période 1981-2010, la moyenne sur 12 mois par rapport à 1981-2010 et la moyenne sur 12 mois par rapport à la période préindustrielle (1850-1900). Sur les 12 derniers mois, la température globale atteint +1,23°C au-dessus de la période 1850-1900.

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8 réponses »

  1. Finalement, je n’ai pas l’impression qu’on rentre dans une oscillation décennale du Pacifique chaude, comme on pouvait le penser en 2016. On n’a pas eu de gros « la niña » depuis lors, mais on est régulièrement en phase froide.

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    • Aucune idée, mes yeux me disent aussi que ça manque de recul pour y voir une tendance; par contre j’ai vu que le SOI est en train de «descendre» après avoir culminé mi-décembre/mi-janvier.
      Enfin, j’en arrive même à me demander si cette tendance a de l’importance – ou autrement dit, si cela a ou aura une influence significative dans les années à venir à part jouer sur le temps de cuisson avec le thermostat à fond.

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      • On peut certes encore avoir des phénomènes La Niña pendant des phases de long terme d’IPO globalement positives mais les derniers chiffres de l’IPO sont clairement négatifs. La tendance de l’IPO n’est pas positive depuis El Niño 2016. On va attendre de voir ce qui va se passer à la sortie de cette Niña. Les prévisions tablent sur un retours vers ENSO neutre ou légèrement négatif d’ici fin 2021. Il faudra même peut-être attendre au-délà pour y voir plus clair. CI-dessous, j’ai mis la température globale ERA5 en janvier vs l’IPO en janvier. On voit bien le décrochage entre l’IPO et la température globale depuis 2016. La température de surface a bien résisté à l’IPO négative en tout cas.

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    • J’ai choisi ERA5 pour sa fiabilité et pour simplifier la présentation. ERA5 est un bien meilleur indicateur des relevés basés sur les stations au sol et les SST comme la NASA. Cf le tableau ci-dessous de corrélation dans le temps :

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  2. Bonjour,

    D’abord merci pour votre remarquable travail.
    Je note que vous avez décidé, et semble-t-il de façon définitive, d’arrêter de prendre en compte les données NCEP-NCAR.
    Comme le site de NCEP-NCAR est une usine à gaz, pourrais-je dès lors vous demander de nous communiquer très clairement le lien qui vous permettait de nous indiquer ces données journalières ?
    Merci d’avance,

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