Climat

Température mondiale : bilan d’ERA5 pour septembre 2021

Avec +0,598°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de septembre 2021 est le 2e plus chaud des archives ERA5.

Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA et la NOAA qui ne sont pas faites avant le milieu du mois.

Carte d’anomalies pour le mois de septembre 2021 par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : ERA5

Avec +0,598°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de septembre 2021 est le 2e plus chaud des annales ERA5. Par rapport à la nouvelle période de référence 1991-2020 utilisée par ERA5, l’anomalie est de +0,402°C.

On notera que les trois mois de septembre les plus chauds ont été enregistrés ces trois dernières années. Les neuf derniers mois de septembre sont dans le Top 10.

Anomalies de température pour le mois de septembre par rapport à 1981-2010. D’après les données ERA5.

Des conditions ENSO neutres légèrement négatives ont été observées dans le Pacifique avec – 0,50°C dans la région Niño 3.4 en septembre 2021. Comme l’an dernier, des conditions La Niña pourraient de nouveau émerger cet hiver : 70 à 80% de chances, d’après la NOAA. La plupart des modèles prévoient l’arrivée de La Niña, certains misant cependant sur des conditions neutres. Le graphique ci-dessous montre les prévisions pour la région Niño 3.4 avec des anomalies inférieures à – 0,50°C (le seuil La Niña) pour la moyenne des modèles.

Prévisions des modèles pour ENSO. Source : IRI.

L’année 2021 se situe pour le moment à la 7e place de l’archive ERA5. La moyenne globale a été tirée vers le bas par des conditions plutôt fraiches dans le Pacifique. Pour 2021, la période janvier-septembre est ici comparée à des années pleines. 2021 n’est devancée que par des années postérieures à 2015.

Anomalies annuelles de température globale par rapport à 1981-2010 (janvier-septembre pour 2021 ; années pleines pour les autres années). D’après les données ERA5.

Pour calculer la température mondiale par rapport à la période préindustrielle, il faut utiliser une autre archive que celle d’ERA5 car celle-ci remonte à 1979. Cette archive du Met Office présente l’avantage de remonter aux années 1850. HadCRUT5 a récemment remplacé HadCRUT4 avec des améliorations dans la couverture globale et la mesure des températures de surface de la mer. Avec la même méthodologie, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) utilise les données de HadCRUT4 pour produire des estimations des archives qui ne remontent pas à la période préindustrielle. L’OMM combinera sans doute ERA5 avec HadCRUT5 dans ses prochaines estimations. Les données de HadCRUT5 seront désormais utilisées ici pour calculer l’évolution d’ERA5 par rapport à la période préindustrielle (1850-1900).

Le mois de septembre a été marqué par une anomalie de +1,21°C par rapport à 1850-1900. Sur janvier-septembre, la température globale est de +1,13°C au-dessus de la période préindustrielle. Les deux années les plus chaudes ont été 2016 et 2020 avec respectivement +1,337°C et +1,33°C.

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4 réponses »

  1. Si les 3 derniers mois de l’année étaient au même niveau que septembre, ça ferait une anomalie de +0,47°C sur l’année, donc à peu près au même niveau que 2018. Mais bon, c’est de la spéculation.

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  2. En 2017, OMM annonçait une anomalie de 1,1 ° C en moyenne mondiale par rapport à la période préindustrielle. Par quel miracle en 2021 cette anomalie serait passée à 1,337 degrés. J’aimerais bien le savoir. A noter que la précision au millième de degré est un peu ridicule et sonne un peu faux.

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    • L’OMM utilise plusieurs archives de température pour établir sa moyenne. Puisque vous doutez des chiffres présentés ici, voici le graphique posté par le Met Office lui-même (à noter qu’il s’arrête en 2018).

      L’anomalie pour HadCRUT5 en 2016 a atteint 1,29°C. La moyenne de l’OMM en 2016 (utilisant HadCRUT, NOAA, NASA, ERA5, JRA-55) a atteint 1,23°C. L’OMM donne 1,13°C en 2017 et 1,21°C en 2020. La moyenne OMM est tirée vers le bas par les archives qui n’ont pas une couverture globale. Vu que l’Arctique se réchauffe plus vite, une archive qui omet les régions polaires affichera une moyenne globale plus basse.
      Les chiffres que je donne ici sont tirés d’ERA5, une réanalyse à couverture globale, combinée pour la période préindustrielle avec HadCRUT5, désormais globale également et avec des donnés améliorées pour les température de surface de la mer. HadCRUT4 n’était pas global et toutes les combinaisons avec HadCRUT4 sont logiquement moins chaudes qu’avec HadCRUT5.
      Quand à la précision au millième de degré qui sonne un peu faux, c’est une remarque totalement gratuite. ERA5 donne trois chiffres après la virgule, je ne vois pas en quoi ça pose un problème et cela n’empêche pas de dire qu’il y a une marge d’erreur faisant qu’en réalité il est difficile de dire si 2020 ou 2016 est l’année la plus chaude.

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