Après un mois de mai record, une vague de chaleur exceptionnellement précoce a débuté le mercredi 15 juin en France. Jeudi, les maximales ont approché les 40°C localement. Les journées de vendredi et de samedi devraient être encore plus chaudes avec des températures dépassant les 40°C.
Une dépression localisée entre les Açores et Madère favorise les remontées d’air chaud sur l’Europe occidentale.
Cette configuration s’est traduite jeudi par des températures maximales particulièrement élevées pour une mi-juin.
L’indicateur thermique national pourrait atteindre 28°C au cours de l’épisode, ce qui serait la valeur la plus élevée jamais atteinte pour une mi-juin. Des records mensuels, voire absolus (tous mois confondus), de températures minimales et maximales pourraient être battus ces deux prochains jours sur la façade ouest du pays. Les journées les plus chaudes enregistrées en France métropolitaine sont le 5 août 2003 et le 25 juillet 2019, avec une température de 29,4 °C enregistrée en moyenne sur la France.
Météo France a comptabilisé 43 vagues de chaleur en France depuis 1947. Les vagues de chaleur ont tendances à se multiplier. Sur les 35 dernières années, elles ont été 3 fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes. Le nombre de jours de vagues de chaleur a été multiplié par 9.
Pour la 4ème fois depuis le début de la mis en place de la vigilance par Météo France, la vigilance rouge canicule a été déclenchée. Elle concerne 12 départements du Sud-Ouest de la France en raison des valeurs exceptionnelles attendues vendredi et samedi. Les trois précédentes vigilances rouge canicule ont eu lieu du 27 au 29 juin 2019, du 24 au 26 juillet 2019 et du 7 au 12 août 2020. La vigilance rouge canicule est le niveau le plus élevé du plan national canicule. La création de la vigilance canicule date de 2004, après les leçons tirées de la canicule historique de l’été 2003.
Depuis 1950, les deux canicules les plus sévères recensées ont été celles du 2 au 14 août 2003 et celle du 21 au 26 juillet 2019.
Les températures la plus élevées ont été observées lors de la vague de chaleur du mois de juin 2019 avec 46°C à Vérargues (Hérault) et 45.9 °C à Gallargues-le-Montueux (Gard) le 28 juin 2019.
Ces niveaux n’ont pas été atteints ce jeudi 16 juin mais un maximum à 40°C a été relevé à St-Jean-de-Minervois (Hérault), ce qui constitue les 40°C les plus précoces jamais relevés sur les stations du réseau principal en France continentale, d’après Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France. La barre des 40°C a été franchie sur plusieurs stations donc la fiabilité ne serait pas garantie.
Etienne Kapikian rapporte par ailleurs pour ce 16 juin 2022 plusieurs records de chaleur précoce avant un 20 juin :
38.4°C Aubenas-Lanas (précédent record : 37.2 le 14-6-2003)
38.1 Carcassonne (36.3 14-6-2003)
38.1 Cazaux (37.5 18-6-2005)
37.9 Avignon (37.2 12-6-2017)
37.8 Albi (37.7 14-6-2003)
37.7 Nîmes-Courbessac (37.6 12-6-2014)
37.7°C Nîmes-Garons (37.3 20-6-2003)
37.6 St-Auban (35.8 20-6-2003)
37.4 Auch (37.3 14-6-2022 et 36.2 14-6-2003)
36.9 Agen (35.8 14-6-2003)
28.2 Mont Aigoual (26.4 12-6-1931)
D’après Météo France et la plupart des modèles de prévision, la chaleur s’accentuera vendredi et samedi et les 40°C seront fréquemment atteints voire dépassés avec de possibles records mensuels de chaleur. Certains modèles, comme Arpege de Météo France, laissent entrevoir des températures aux alentours de 44°C localement, voire plus.
La nuit de vendredi à samedi sera très chaude dans les départements placés en vigilance rouge, avec des valeurs en fin de nuit comprises de 22 à 25 degrés.
Samedi après-midi sur l’axe Landes, Poitou-Charentes, Vendée les températures maximales seront encore en hausse. Des records absolus pourraient alors tomber.
Météo France s’attend à la fin de cet épisode de chaleur dimanche, avec une dégradation orageuse qui débuterait par la façade atlantique, amenant une baisse nette des températures par l’ouest.
Laisser un commentaire