Climat

Température mondiale : bilan d’ERA5 pour janvier 2023

Avec +0.437°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de janvier 2023 est le 7e plus chaud des archives ERA5.

Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol.

Avec +0.437°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de janvier 2023 est le 7e plus chaud des annales ERA5 qui remontent à 1979. Par rapport à la nouvelle période de référence 1991-2020 utilisée par ERA5, l’anomalie est de +0.246°C.

L’année 2023 commence ainsi sur des bases similaires à 2022. Avec +0,494°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, l’année 2022 avait été la 5e plus chaude des archives ERA5.

Top 10 des anomalies ERA5 en janvier par rapport à 1981-2010

En France, le mois de janvier 2023 a été marqué par une anomalie de +1.29°C par rapport à la période 1981-2010, d’après l’indicateur thermique national. 2022 avait été une année record pour la France avec +1.9°C.

Des conditions La Niña sont toujours présentes dans le Pacifique avec -0.75°C dans la région Niño 3.4 en janvier 2023 (le seuil La Niña est fixé à -0.5°C). Une transition est en cours vers des conditions neutres, d’après la moyenne des modèles. Depuis le début du 21e siècle, aucun épisode La Niña ne s’était maintenu trois hivers de suite.

Voici les prévisions des modèles pour les périodes de trois mois jusqu’à août-septembre-octobre 2023. Sur mars-avril-mai, la probabilité de voir des conditions neutres est désormais estimée à 82%. Pour la suite, la probabilité de voir El Niño émerger se renforce progressivement pour atteindre 51% sur août-septembre-octobre.

SeasonLa NiñaNeutralEl Niño
DJF9550
JFM60400
FMA27730
MAM14824
AMJ107416
MJJ106228
JJA105139
JAS104446
ASO113851
Source : CPC IRI

Un éventuel phénomène El Niño d’ici la fin d’année provoquera une élévation de la température globale. Il y a cependant un décalage de 2-3 mois entre le pic d’El Niño, qui se produit généralement entre novembre et février, et son impact maximal sur la température globale. Lors du Niño 2015-16, le maximum de température de surface de la mer a été atteint en novembre 2015 dans la région Niño 3.4 et le mois le plus chaud de l’épisode au niveau global a été février 2016. Si donc El Niño émerge d’ici la fin d’année, on peut ainsi s’attendre à une moyenne globale plus élevée que ces dernières années mais l’impact le plus important se fera à priori sentir début 2024.

Pour calculer la température mondiale par rapport à la période préindustrielle, il faut utiliser une autre archive que celle d’ERA5 car celle-ci remonte à 1979 seulement. L’archive du Met Office présente l’avantage de remonter aux années 1850. HadCRUT5 a récemment remplacé HadCRUT4 avec des améliorations dans la couverture globale et la mesure des températures de surface de la mer. Les données de HadCRUT5 sont utilisées ici pour calculer l’évolution d’ERA5 par rapport à la période préindustrielle (1850-1900).

L’anomalie de +0,437°C observée au mois de janvier 2023 par rapport à 1981-2010 correspond à +1,14°C par rapport à 1850-1900. Les deux années les plus chaudes ont été 2016 et 2020 avec respectivement +1,337°C et +1,33°C.

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