Climat

Espagne : chaleur historique pour un mois d’avril

Jamais il n’avait fait si chaud aussi tôt en Espagne. Des records de chaleur pour un mois d’avril ont été battus en Andalousie suite à l’intrusion d’une masse d’air venue d’Afrique.

Températures maximales enregistrées le 27 avril 2023. Source : Aemet.

Le lundi 24, une masse d’air très chaude et sèche, d’origine nord-africaine, est arrivée sur la péninsule et les îles Baléares. Des températures atteignant des valeurs dignes d’un été ont été relevées cette semaine. Deux jours de suite, mercredi 26 et jeudi 27 avril, des records pour un mois d’avril ont été battus dans plusieurs localités espagnoles, avec des marges atteignant 5°C.

Un maximum à 38.8°C a été enregistré à l’aéroport de Cordoue : c’est un record pour un mois d’avril en Espagne mais aussi pour l’Europe. Le précédent record espagnol pour un mois d’avril remontait à 2011 à Elche (Alicante) avec 38.6°C. A Cordoue, le record était jusqu’à présent de 34°C (le 30/04/1997). Des températures inédites ont été relevées à Séville.

Le Maroc et le Portugal ont également enregistré des records de chaleur pour un mois d’avril avec respectivement 41.3°C à Marrakech et 36.9°C à Mora.

Source : Aemet

Catégories :Climat

9 réponses »

  1. Il y aussi quelque chose de très remarquable quand on s’empare des données concernant les anomalies de température de la surface des mers en relation au précédent article du site (à sa date, données visibles aussi sur https://climatereanalyzer.org/clim/sst_daily/), c’est de voir où elles peuvent se «concentrer».
    On peut en déduire que la clim’ océanique connaît quelques difficultés pas très loin et n’arrange rien pour cette région. Et possible après pour les régions méditerranéennes, confirmant au passage le réchauffement sur l’Europe de l’ouest.

    J’aime

    • Et les anomalies de température de surface des mers aux larges de l’Angola et du Gabon semblent présager aussi un petit niño du Benguela.
      Beaucoup de chaleur aussi.
      https://www.ospo.noaa.gov/Products/ocean/ohc_natl.html

      @Maignial,
      De mémoire, le DRIAS n’était pas totalement sûr d’une aridification totale du sud de la France dans ses projections. Et j’ai eu l’occasion de discuter avec une personne avisée émettant même la possibilité d’une tropicalisation de certaines régions, mais c’était il y a plus de 10 ans.

      J’aime

      • J’avoue ne pas avoir examiné les projections du DRIAS, mais ce doute me surprend beaucoup. Le bassin Méditerranéen est une des zones de la planète pour lesquelles le consensus scientifique sur l’aridification est le plus solide, notamment parce que le réchauffement s’accompagne d’une migration vers les pôles des cellules climatiques et que les anticyclones tropicaux qui nous concernent occasionnellement l’été seront fatalement de plus en plus souvent sur nous. Le dernier rapport du GIEC est très clair à ce sujet:

        « The total land area subject to increasing drought frequency and severity will expand (high confidence), and in the Mediterranean, southwestern South America, and western North America, future aridification will far exceed the magnitude of change seen in the last millennium (high confidence). {4.5.1,
        39 8.2.2, 8.2.3, 8.4.1, Box 8.2, 11.6, 11.9} »
        (Rapport complet du GIEC sur la compréhension physique du climat, page 94)

        On peut retrouver quasiment le même propos plus loin dans le rapport. Pour d’autres régions du monde, c’est différent.

        J’aime

        • … Voir la figure SPM.5 pour plus de précisions sur la répartition géographique. Le sud de la France est clairement très menacé dès +2°C de réchauffement, encore plus à +4°C.

          J’aime

        • Sur le site https://psl.noaa.gov/ipcc/cmip6/ on peut voir les projections des modèles CMIP6 de manière assez détaillée et faire varier différents paramètres. On peut sélectionner les températures, les précipitations, les saisons, les modèles, la période de projection…
          Pour les précipitations, il y a clairement une baisse des précipitations en Espagne et en France pour l’été à la fin du siècle dans tous les scénarios, même le moins émetteur. Ici, le SSP1-2.6 sur juillet-août-septembre (anomalies de précipitation entre période historique et 2070-2099) :

          Si on prend l’année dans son ensemble, le scénario le plus optimiste épargne la France. Ici, le SSP1-2.6 sur toute l’année :

          Si on prend le scénario le plus émetteur, la baisse des précipitations est marquée dans le sud de la France et en Espagne sur l’ensemble de l’année et est très marquée en été sur une grande partie de l’Europe.

          J’aime

          • … Sans compter l’évaporation accrue due à la chaleur. C’est vrai que sur la figure que j’ai donnée et sur l’ensemble de l’année, la situation ne paraît pas catastrophique d’un point de vue de la pluviométrie, même à +4°C (le SSP5 8.5 va au delà de 4°C ceci dit); mais l’humidité des sols est néanmoins donnée très fortement à la baisse. J’ai sans doute exagéré de parler de Sahara, mais on serait clairement dans une zone semi-aride. Dans le pire scénario, proche des +5°C, on entre encore dans une autre dimension…

            J’aime

  2. Selon l’ONU, 75% du territoire espagnol est en voie de désertification. Qu’on se le dise: +2°C à l’échelle de la planète (donc, davantage sur les continents et encore plus l’été sur les pays méditerranéens), c’est le Sahara en Andalousie. +4°C, c’est le sud de la France…

    J’aime

  3. À Cordoue, la moyenne (oui, la moyenne!!!) des températures maximales de ce mois d’avril s’élève à 30,1°C… Et la pluviométrie à 2mm. Et il était déjà dans une situation de sécheresse préoccupante cet hivers…

    J’aime

Laisser un commentaire