Climat

Température mondiale : mai 2015 au sommet pour la NOAA

La NOAA vient de délivrer son bilan de température moyenne à la surface du globe. Le record de chaleur a été nettement battu au mois de mai 2015, selon l’agence américaine. L’anomalie est plus importante que celle dévoilée il y a quelques jours par la Nasa. Des différences dans la couverture du globe et le nouveau jeu de données utilisé par la NOAA expliquent sans doute le léger écart. Quoi qu’il en soit, 2015 confirme la tendance au réchauffement relevée depuis 2014.

L’anomalie a été de +0,87°C à la surface des terres et des océans en mai 2015. Le précédent record, qui ne datait que de 2014 (+0,79°C), est nettement battu. La tendance est ainsi largement confirmée puisque les 5 premiers mois de 2015 sont les plus chauds jamais relevés depuis le début des mesures en 1880.

Voici le top 10 des mois de mai les plus chauds depuis 1880, selon la NOAA (écart à la moyenne du 20è siècle) :

1 2015 +0,87°C
2 2014 +0,79°C
3 2010 +0,76°C
4 2012 +0,72°C
5 2013 +0,71°C
6 1998 +0,67°C
7 2005 +0,66°C
8 2007 +0,61°C
9 2001 +0,60°C
10 2003 +0,59°C

Ces résultats peuvent sembler quelque peu étonnants au premier abord puisque la Nasa a dévoilé il y a quelques jours +0,71°C en mai 2015. C’est certes la deuxième plus forte anomalie jamais enregistrée par la Nasa. Mais les modèles climatiques comme NCEP permettaient pourtant d’envisager une anomalie plus importante, peut-être de +0,75°C. Finalement, les températures relativement basses enregistrées dans les régions polaires ont peut-être abaissé la moyenne de la Nasa, qui couvre mieux l’Arctique et l’Antarctique que la NOAA. Cette dernière propose un effet une couverture moins large du globe. Il semble logique que la non prise en compte des régions polaires ait induit une tendance au réchauffement du côté de la NOAA.

Anomalies de températures pour le mois de mai 2015 (Source : NOAA)

Anomalies de températures pour le mois de mai 2015 (Source : NOAA)

Autre élément à prendre en compte,  le changement des données : la NOAA utilise désormais GHCN-Monthly version 3.3.0 pour les terres et ERSST version 4.0.0 pour la température de surface de la mer. Cette modification ne révolutionne pas les températures de la NOAA mais induisent quand même une légère réévaluation des températures récentes et de celles d’avant la Seconde Guerre Mondiale. ERSST 4.0.0 améliore le traitement des données issues des bouées et des bateaux. L’une des conséquences de ce changement est la disparition de la pause climatique constatée depuis 1998.

 A la faveur de cette évolution, le classement des 10 années les plus chaudes de la NOAA est modifié comme suit :

Ancien classement     Nouveau classement    
1 2014 0,69 1 2014 0,74
2 2010 0,65 2 2010 0,70
2 2005 0,65 3 2013 0,66
4 1998 0,63 3 2005 0,66
5 2013 0,62 5 2009 0,63
5 2003 0,62 5 1998 0,63
7 2002 0,61 6 2012 0,62
8 2006 0,6 8 2007 0,61
9 2009 0,59 8 2006 0,61
9 2007 0,59 8 2003 0,61

Ce classement ne prend évidemment pas en compte 2015 mais si la tendance des 5 premiers mois se confirmait, l’année en cours serait largement en tête. Sur la période janvier-mai 2015, l’anomalie est de +0,85°C, largement au-dessus du record de 2014… Et +0,21°C au-dessus de la fameuse année 1998 souvent invoquée pour contester le réchauffement au 21è siècle.

Selon la NOAA, les conditions El Niño ont de grandes chances de se maintenir jusqu’à la fin 2015. Les modèles divergent cependant quand à la force future du phénomène. Certains prédisent d’ici la fin de l’année un événement extrême, comparable à celui de 1997-98. D’autres sont beaucoup plus prudents. S’il se maintient jusqu’à l’hiver, nul doute que les températures vont rester très élevées.

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