L’année 2014 est bien partie pour être l’année la plus chaude en Europe depuis 1500, selon une nouvelle étude qui met directement en cause le réchauffement climatique.
La température moyenne devrait être de 10,5 °C pour l’année 2014 sur le continent européen, soit 0,3°C au-dessus du précédent record établi en 2007. Les 10 années les plus chaudes ont toutes été enregistrées après 2000, à l’exception de 1989, qui arrive à la sixième place.
Cette année chaude en Europe est conforme avec ce qui a été relevé au niveau mondial par la NOAA, l’agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère. 2014 devrait terminer au moins parmi les trois années les plus chaudes à l’échelle du globe, avec une moyenne semblable à celles de 2010 (+0,66°C) et 2005 (+0,65°C).
Un grand nombre de pays européens ont atteint des températures record en 2014 : Autriche, Belgique, Bulgarie, République tchèque, Danemark, Allemagne, France, Islande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Royaume-Uni et probablement la Suède.
Selon des analyses indépendantes du Royal Netherlands Meteorological Institute (KNMI), de l’Université d’Oxford, de l’Université de Melbourne et de l’Université nationale d’Australie, la probabilité d’atteindre une température moyenne annuelle en Europe aussi élevée que celle observée en 2014 a été largement augmentée. Au début du siècle, avant que les émissions de gaz à effet de serre aient commencé à impacter significativement le climat, les chances de voir une année aussi chaude que celle de 2014 étaient de moins de 1 sur 10 000. Selon le KNMI, le réchauffement climatique a rendu cette probabilité 80 plus élevée.
L’étude confirme que les températures élevées comme celles relevées en 2014 sont devenues de plus en plus probables en raison du réchauffement climatique induit par les gaz à effet de serre, principalement le CO2.
En 2004, le Met Office avait publié une analyse de la canicule européenne de 2003. D’après l’étude publiée dans Nature, la vague de chaleur estivale fut la plus sévère depuis au moins l’année 1540. Les auteurs, Stott, Stone et Allen avaient estimé avec un degré de confiance de 90% que ce genre d’événement avait deux fois plus de chances de se produire en raison de l’influence humaine sur le climat. C’était la première fois qu’une canicule était directement attribuée au réchauffement climatique.
L’été 2003 fut exceptionnel et statistiquement il y avait peu de chance pour qu’un événement similaire se produise les années suivantes. Mais en 2006, une autre vague de chaleur a touché l’Europe. Le mois de juillet fut dans de nombreux pays européens le plus chaud depuis le début des relevés.
Début décembre, le Met Office a publié une autre étude annonçant que les chances d’avoir des étés extrêmement chauds avaient encore augmenté en Europe depuis le début des années 2000. Selon l’organisme britannique de météorologie, entre les années 1990 (période étudiée dans le premier document) et 2003-2012 (période étudiée dans le nouveau document), les étés dans le centre de l’Europe et en bordure de Méditerranée se sont réchauffées de 0,81°C.
Selon le Met Office, le risque de subir des vagues de chaleur aussi extrêmes qu’en 2003 est passé de 1 tous les 1000 ans à environ 1 tous les 100 ans. A la fin du 21è siècle, les étés comme celui de 2003 apparaîtront comme inhabituellement froids, selon l’organisme britannique.
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