Climat

La glace de mer arctique s’est rétablie après l’été froid de 2013

Le volume de glace de mer arctique a augmenté d’un tiers après l’été froid de 2013. Des températures de l’air inhabituellement basses ont empêché la glace de fondre, selon des scientifiques de l’université de Leeds et de l’UCL. Cela pourrait signifier que les glaces de l’hémisphère nord sont plus sensibles à un refroidissement estival  qu’hivernal.

Au mois de juin, l’extension de la glace de mer a été la troisième plus faible jamais relevée en Arctique depuis le début des mesures satellites en 1979. En raison du réchauffement climatique, la glace de mer fond de plus en plus en été et quand la mer regèle en hiver elle est plus fine et de taille réduite. Ces dernières décennies, l’Arctique est la région du globe où le réchauffement climatique a été le plus important avec un rythme deux à trois fois plus rapide que sur le reste de la planète. En conséquence, la glace de mer de l’océan arctique s’est réduite en été de près de 40% par rapport au début des relevés satellites en 1979.

Source : NSIDC

Source : NSIDC

Lors de la première partie de l’année 2010, les températures de l’Arctique étaient de 4°C supérieures à celles de la moyenne 1968-1996, selon la NOAA (météo américaine). Mais l’été 2013 a ainsi été beaucoup plus froid que les années précédentes avec des températures plus proches de ce que l’on pouvait trouver à la fin de années 1990. Si les données des satellites montrent qu’il y a eu en été une réduction du volume de la glace de mer arctique de 14% entre 2010 et 2012, il y a eu ensuite une forte augmentation du volume :+ 41% en 2013. Un été 5% plus froid que l’année précédente aurait eu un impact déterminant.

Anomalies de températures en été 2013, montrant un Arctique plus froid que la moyenne (Source : NASA GISS).

Anomalies de températures en été 2013, montrant un Arctique plus froid que la moyenne (Source : NASA GISS).

Pour déterminer l’impact des températures estivales, les auteurs d’une nouvelle étude publiée dans Nature Geoscience ont utilisé 88 millions de mesures de l’épaisseur de la glace de mer enregistrées par la mission CryoSat-2 de l’Agence Spatiale Européenne entre 2010 et 2014. Le satellite leur a permis de se faire une idée précise de l’état de la glace arctique. Ses observations correspondent de très près à ce qui a pu être mesuré via les lasers, les capteurs électromagnétiques et les sonars. CryoSat permet d’en savoir plus sur ce qui se passe sous la glace, un élément déterminant pour savoir ce qui conditionne son évolution.

D’après les observations des scientifiques, le froid estival a permis à la glace épaisse de persister au nord-ouest du Groenland car il y avait moins de jours où elle pouvait fondre. Bien que les modèles montrent que le volume de glace est amené à se réduire inexorablement, l’étude semble indiquer que la glace peut se rétablir ponctuellement si la saison de fonte est réduite, comme on a pu le constater en 2013.

Une des raisons pour lesquelles la diminution de la glace de mer est suivie de près, c’est que cette surface est très réfléchissante alors que l’océan liquide est très absorbant. Alors, quand la zone de couverture de la glace de mer est réduite, les rayons du soleil sont moins réfléchis vers l’espace. Cela signifie une plus grande absorption du rayonnement solaire par la Terre et un réchauffement climatique qui s’ajoute à celui des gaz à effet de serre.

Le constat de l’importance des températures estivales sur le volume de glace de mer permettra de prévoir avec plus de précision l’évolution de la banquise mais ne remet pas en cause le déclin inexorable de la glace arctique.

Catégories :Climat, Pôles

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