Le mois de juillet 2015 a été marqué par un record absolu de température à la surface du globe avec 16,61°C, selon la météo américaine (NOAA). Les 7 premiers mois sont aussi les plus chauds relevés depuis 1880. Le plus étonnant, c’est que la fin de l’année pourrait être encore plus chaude. Je présente ici des prévisions de températures chiffrées pour les prochains mois, basées sur l’analyse des cartes d’anomalies de la NOAA. Attention ! Cela n’est qu’une estimation…
Le record de 2014 sera probablement nettement battu cette année puisque le phénomène El Niño devrait encore booster les températures. Mais à quel point ? Pour le savoir, on pourrait se tourner vers les prévisions de la NOAA réalisées grâce au modèle climatique NCEP CFSv2. Il prévoit des anomalies vraiment très importantes d’ici la fin de l’année en raison du développement du phénomène El Niño qui favorise des températures élevées à la surface du Pacifique. On peut voir sur l’animation ci-dessous que la température monte dans la deuxième partie de 2015 :
Le « problème », si c’en est un, est que l’on ne peut pas savoir exactement quelles seront les températures mensuelles fin 2015 : les anomalies ne sont disponibles que sur des cartes colorées de bleu pour les régions froides ou de rouge pour les régions chaudes. La légende en bas des cartes permet de préciser l’ampleur des anomalies. Ce que l’on peut voir, au moins grossièrement, c’est qu’il va faire chaud. Mais officiellement, la NOAA ne publie pas d’estimations chiffrées pour les mois à venir. J’ai quand même tenté de proposer une estimation basée sur l’analyse des couleurs représentant les anomalies. Cela n’est pas à proprement parler une prévision, plutôt la traduction d’une carte d’anomalies.
Il fallait pour présenter une estimation chiffrée être capable de traduire les anomalies que l’on voit sur ces cartes en moyenne globale. Pourquoi ne pas tenter de la faire avec un calculateur de proportion de couleurs ? Il s’agirait de donner une estimation chiffrée des différentes zones colorées sur une carte et de compiler les résultats pour en sortir une moyenne. Un calculateur m’a permis de mesurer la proportion de ces couleurs. Il a fallu ensuite pondérer les valeurs en fonction des différentes régions. J’ai pour cela divisé chaque hémisphère en 4 zones, auxquelles j’ai attribué un coefficient (comme le fait la NASA) pour en tirer une moyenne crédible : de 4 à 1 entre l’Equateur et les pôles.
Après différents essais, j’ai pu reproduire avec cette analyse des couleurs les valeurs moyennes observées pour les mois passés, entre janvier et aujourd’hui. J’ai constaté qu’il y avait une bonne correspondance entre l’analyse des couleurs des modèles NCEP CFSv2 (que j’ai baptisé « traduction ») et les observations (ou plutôt les réanalyses qui mélangent les modèles et les observations). Sur la période 1999-2010, voici les anomalies que j’ai pu traduire et que l’on peut voir ci-dessous comparées aux observations de la NASA :
Traduction | GISS (Nasa) | |
Janvier | 0,07 | 0,22 |
Février | 0,21 | 0,25 |
Mars | 0,27 | 0,24 |
Avril | 0,15 | 0,12 |
Mai | 0,15 | 0,19 |
Juin | 0,25 | 0,22 |
Juillet | 0,08 | 0,16 |
On peut voir qu’à part janvier et juillet, les chiffres correspondent à plus de 80%. Cela n’est certes pas suffisant pour obtenir des prévisions très précises mais cela permet au moins de se faire une idée. Il faut quand même rappeler qu’il s’agit d’interpréter des prévisions et qu’il n’y a aucune garantie de succès dans cette tentative. Enfin, voici quand même ce que les prévisions de la NOAA pourraient donner si elles étaient traduites en prévisions chiffrées et adaptées aux chiffres de la Nasa :
Traduction (base 1999-2010) | Prévision Nasa (base 1950-1980) | |
Aout | 0,24 | 0,87 |
Septembre | 0,37 | 1,00 |
Octobre | 0,46 | 1,08 |
Novembre | 0,51 | 1,14 |
Décembre | 0,56 | 1,19 |
Le mois d’août serait donc très chaud, probablement à un niveau record mais c’est surtout à partir de septembre que les températures commenceraient à prendre une dimension exceptionnelle. Septembre 2015 pourrait être marqué par une anomalie de 1°C par rapport à la moyenne 1951-1980 établie par la NASA. Si cette prévision s’avérait exacte, cela serait la première fois qu’un mois atteindrait une anomalie de 1°C. Jusqu’à présent, la plus forte anomalie jamais observée par la NASA est de +0,96°C en janvier 2007.
Mais les mois d’octobre, novembre et décembre seraient encore plus chauds avec des anomalies allant de +1,08°C à +1,19°C. Un tel niveau nous entraînerait vers une moyenne annuelle de 14,90°C, largement devant le précédent record établi en 2014 avec 14,74°C.
Catégories :Climat