Climat

NCEP : encore très chaud en novembre, le record sera pulvérisé en 2016

La planète a connu le deuxième mois de novembre le plus chaud des archives NCEP-NCAR. Sur les onze premiers mois de 2016, l’anomalie est toujours à un niveau record, très loin devant une année 2015 déjà torride.

Avec +0,65°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de novembre 2016 se classe au deuxième rang des mois de novembre les plus chauds, juste derrière 2015 (+0,68°C). Ces +0,65°C marquent une progression par rapport à octobre (+0,62°C). Relativement au record de 2015, on reste à un niveau très élevé, sachant que la fin d’année dernière avait été dopée par le phénomène El Niño. A noter que les mois de novembre qui suivent les hivers El Niño ne sont pas forcément froids, comme le montre le précédent de 2010. Les conditions actuelles dans le Pacifique, de type La Niña faible, appellent normalement des températures plus fraiches en 2017, même s’il semble pour le moment que la fièvre peine à retomber.

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-décembre). Les données satellites d’UAH ont montré un mois de novembre 2016 record, battant le précédent maximum de 2015.

Le top 10 des mois de novembre les plus chauds

On peut voir ci-dessous que les dix mois de novembre les plus chauds depuis 1948 ont tous été observés au XXIe siècle, selon les données NCEP-NCAR qui remontent à 1948. Le duo 2015-2016 se démarque de ses devanciers :

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Un record de chaleur déjà acquis pour 2016

Avec un début d’année 2016 marqué par les plus fortes anomalies tous mois confondus, l’anomalie moyenne sur janvier-novembre reste à niveau très élevé : +0,68°C au-dessus de la période 1981-2010. C’est de loin la période janvier-novembre la plus chaude des archives, devant 2015 (+0,44°C) et 2010 (+0,36°C). Le record de chaleur sera donc battu à coup sûr en 2016, quoi qu’il arrive en décembre. Pour que 2016 ne batte pas le record, il faudrait une anomalie de -2°C en décembre… Ce qui n’est jamais arrivé puisque le record de froid pour décembre remonte à 1964 avec -0,6°C, d’après la réanalyse NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales

On observe des températures assez élevées dans les régions polaires (Arctique et Antarctique), comme en octobre. Les anomalies sont très élevées pour l’ensemble de l’Amérique du Nord, alors que seuls les Etats-Unis étaient concernés en octobre. Il fait toujours très froid en Sibérie, pour le deuxième mois consécutif. Evidemment, le Pacifique tropical est bien plus froid qu’en novembre 2015, marqué par l’un des phénomène El Niño les plus importants depuis une centaine d’années.

Anomalies de température en novembre 2016 (source : NCEP-NCAR).

Anomalies de température en novembre 2016 (source : NCEP-NCAR).

+1,27°C par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,27°C en novembre 2016. Sur les onze premiers mois de l’année, l’anomalie est de +1,32°C, légèrement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C). Voici un graphique montrant les données NCEP-NCAR couplées à celles de la NASA (pour remonter plus loin dans le temps car NCEP commence en 1948) :

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4 réponses »

  1. Il y a une petite erreur (sans conséquence) vers le début de l’article: « Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-septembre) ».

    Remplacer par « en l’occurence à la mi-décembre ».

    Je suis surpris de voir que ce mois de novembre n’est qu’à quelques centièmes de degrés en deçà du record de l’année dernière. Il est vrai que, d’après les réanalyses, la température mondiale à flambé en début de mois, pour retrouver des niveaux qu’on avait vu en début d’année: jusqu’à +0,98°C par rapport à la moyenne 1980-2010!!! Du coup, c’est comme si on était toujours dans des conditions el nino. C’est frappant!

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    • Merci Maignial, c’est sympa de me prévenir, c’est corrigé.
      Sinon, j’ai aussi été étonné de voir le niveau atteint en début de mois. On a vu aussi des mois de novembre assez chauds dans la foulée d’El Nino mais la c’est quand même assez frappant. Peut-être, d’une part est-ce dû aux conditions La Nina faibles et d’autre part à une nouvelle phase de PDO positive ?

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      • Bonsoir. Et bien qu’il soit très tôt pour en juger, le mois de décembre a l’air de vouloir prendre le même chemin…
        La machine s’emballerait elle ? Jusqu’ici, après une montée brutale Comme on la connaît depuis un an et demi, une diminution rapide s’effectuait, il me semble. Cette fois ci, Il semblerait que la moyenne se maintienne.

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        • C’est aussi mon impression. Après, on a vu comment la température mondiale a baissé d’un demi degré entre début novembre et fin novembre, ce qui est énorme, avant de réaugmenter de 3 dizièmes pour ces premiers jours de décembre. Ça peut évoluer vite. Mais le fait est que, malgré ces fluctuations, la température n’a jamais voulu baisser durablement depuis avril dernier. On dirait même qu’elle remonte.

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