Le mois de juillet 2018 a été le troisième plus chaud depuis le début des relevés de la NASA en 1880.
Avec +0,78°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en juillet 2018 augmente très légèrement par rapport à juin (+0,76°C). Les quatre mois de juillet les plus chauds depuis 1880 ont été observés ces quatre dernières années.

Pour le mois de juillet, sur les 20 dernières années (depuis 1998), la tendance est de +0,17°C/décennie. Sur les 100 dernières années, le réchauffement est de +0,09°C/décennie. On peut voir ci-dessous une tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) :

2018 toujours derrière le trio 2015-2016-2017
Pour l’année en cours (janvier-juillet), 2018 est à +0,82°C. Le trio record 2015-2016-2017 est encore devant à la faveur de conditions qui furent plus chaudes dans le Pacifique.

On peut le voir ci-dessous avec l’ONI index sur janvier-juillet (moyenne des anomalies SST ERSST.v5 dans la région Niño 3.4). Rappelons que la température dans la région Niño 3.4 a un impact important sur la température mondiale à court terme :
| Année | ONI index de janvier à juillet |
| 2015 | +0.84 |
| 2016 | +1.08 |
| 2017 | +0.22 |
| 2018 | -0.36 |
Les températures de surface de la mer sont cependant en train de remonter dans l’océan Pacifique central et oriental, qui se trouve dans une configuration ENSO-neutre désormais (+0,25 en juillet dans la région Niño 3.4).
Pour la fin d’année, les modèles tablent sur un petit El Niño avec une prévision de +0,8°C dans la région Nino 3.4 en octobre-novembre-décembre. Le pic serait atteint qu’en 2019 avec une moyenne de +0,9 sur février-mars-avril.
Les anomalies régionales
Le mois de juillet est à nouveau marqué par des anomalies fortement positives en Europe. Plutôt chaud également en Amérique du Nord et dans l’hémisphère sud en général.
Des vagues de chaleur ont été observées en juillet dans de nombreuses régions du globe : Europe, Moyen-Orient, Afrique du Nord, Japon, ouest des Etats-Unis. La chaleur extrême a favorisé des feux de forêt importants en Californie, en Grèce et en Suède.
L’extrême nord arctique est assez froid, ce qui est assez inhabituel, tandis l’Antarctique affiche encore des températures plus élevées que la moyenne.

+0,97°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de +0,97°C en juillet 2018. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.



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