Avec +0,587°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de mars 2022 est le 5e plus chaud des archives ERA5.
Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol.

Avec +0,587°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de mars 2022 est le 5e plus chaud des annales ERA5. Par rapport à la nouvelle période de référence 1991-2020 utilisée par ERA5, l’anomalie est de +0,393°C.

Des conditions La Niña sont toujours présentes dans le Pacifique avec – 1°C dans la région Niño 3.4 en mars 2022, contre -0,90°C de février 2022 (le seuil La Niña est fixé à -0,5°C). Après avoir annoncé le mois dernier un retour vers des conditions neutres pour mai, la NOAA estime désormais que La Niña a des chances (53%) de se maintenir sur juin-août 2022. Le retour à des conditions neutres pourrait seulement se faire par la suite (40-50% de chances). Le graphique ci-dessous montre les prévisions pour la région Niño 3.4. Les modèles se heurtent à la barrière de prévisibilité du printemps. Cela signifie que tant que le printemps ne sera pas passé, les prévisions resteront aléatoires.

Pour calculer la température mondiale par rapport à la période préindustrielle, il faut utiliser une autre archive que celle d’ERA5 car celle-ci remonte à 1979 seulement. Cette archive du Met Office présente l’avantage de remonter aux années 1850. HadCRUT5 a récemment remplacé HadCRUT4 avec des améliorations dans la couverture globale et la mesure des températures de surface de la mer. Avec la même méthodologie, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) utilise les données de HadCRUT4 pour produire des estimations des archives qui ne remontent pas à la période préindustrielle. L’OMM combinera sans doute ERA5 avec HadCRUT5 dans ses prochaines estimations. Les données de HadCRUT5 seront désormais utilisées ici pour calculer l’évolution d’ERA5 par rapport à la période préindustrielle (1850-1900).
Le mois de mars 2022 a été marqué par une anomalie de +1,4°C par rapport à 1850-1900. Si l’anomalie observée sur janvier-mars se maintenait toute l’année, la température globale sur l’ensemble de 2022 serait de +1,2°C au-dessus de la période préindustrielle. Les deux années les plus chaudes ont été 2016 et 2020 avec respectivement +1,337°C et +1,33°C. L’année 2022 devrait se situer dans la lignée de 2021 – peut-être très légèrement plus chaude – d’après la plupart des experts.

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