Climat

Température mondiale : bilan d’ERA5 pour mai 2023

Avec +0.556°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de mai 2023 est le 3e plus chaud des archives ERA5.

Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol.

Carte des anomalies ERA5 en mai 2023 par rapport à 1981-2010

Avec +0.556°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de mai 2023 est le 3e plus chaud des annales ERA5 qui remontent à 1979. Par rapport à la nouvelle période de référence 1991-2020 utilisée par ERA5, l’anomalie est de +0.395°C. Tous les mois de mai depuis 2020 sont dans le top 10, le reste du classement étant composé de mois postérieurs à 2010.

Top 10 des anomalies ERA5 en mai par rapport à 1981-2010

Après une période La Niña exceptionnellement prolongée, les conditions sont désormais neutres dans le Pacifique en mai avec +0.4°C dans la région Niño 3.4 (le seuil La Niña est fixé à -0.5°C, le seuil El Niño à +0.5°C). D’après la moyenne des modèles, des conditions El Niño pourraient émerger dans les prochains mois avec une prévision à 1.672°C sur octobre-novembre-décembre. A noter que les derniers relevés hebdomadaires fin mai sont à +0.8°C.

Prévisions des modèles dynamiques pour les températures de surface de la mer dans la région Niño 3.4. Source : CPC IRI.

Pour calculer la température mondiale par rapport à la période préindustrielle, il faut utiliser une autre archive que celle d’ERA5 car celle-ci remonte à 1979 seulement. L’archive du Met Office présente l’avantage de remonter aux années 1850. HadCRUT5 a récemment remplacé HadCRUT4 avec des améliorations dans la couverture globale et la mesure des températures de surface de la mer. Les données de HadCRUT5 sont utilisées ici pour calculer l’évolution d’ERA5 par rapport à la période préindustrielle (1850-1900).

L’anomalie de +0,556°C observée au mois de mai 2023 par rapport à 1981-2010 correspond à +1,26°C par rapport à 1850-1900. Les deux années les plus chaudes ont été 2016 et 2020 avec respectivement +1,337°C et +1,33°C. La moyenne sur janvier-mai 2023 est de +0,538°C au-dessus de 1981-2010, soit +1,244°C par rapport à 1850-1900. Si cette anomalie devait perdurer toute l’année, elle ferait de 2023 la 4e ou la 5e année la plus chaude depuis le début des relevés, derrière 2016, 2020 et 2019. Un réchauffement lié à El Niño ferait cependant grimper l’anomalie mondiale d’ici la fin de l’année. Si les prévisions des modèles se concrétisaient, la température annuelle pourrait au final se situer à des niveaux record dès 2023, sachant que le réchauffement sera probablement encore plus marqué en 2024.

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2 réponses »

  1. Sur la carte des anomalies géographiques, on voit particulièrement bien les anomalies extraordinaires au Canada (qui ont permis le développement de feux de forêts gigantesques) et en Antarctique (avec une banquise qui se situe, et de loin, sous les précédents records de fonte pour cette période de l’année). El niño devient aussi clairement visible et, comme dit dans l’article, c’est encore plus évident sur les derniers jours de mai où le phénomènes est déjà très net.

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    • La banquise antarctique est régulièrement près des 2 millions de km² en moins, et ce depuis plusieurs mois et en augmentation. La mer de Bellinghausen et la mer de Weddell sont particulièrement impactées. A terme, cela pourrait provoquer l’isolement de la péninsule antarctique ce qui aurait un fort impact sur les courants locaux.

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